Tous les digital natives ne sont pas égaux face au recrutement
La chaire Compétences, Employabilité et Décision RH de l’EM de Normandie vient de sortir une étude intitulée Du mauvais côté de l’algorithme : pourquoi les digital natives ne sont pas tous égaux face aux plateformes de recrutement.
L’objectif ? Faire le point sur les potentielles inégalités que rencontrent les candidats face à des processus de recrutement de plus en plus digitalisés.
Pour réaliser cette enquête, l’École de Management a interrogé 287 jeunes fraîchement diplômés de Master, dans les 18 mois suivant l’obtention du précieux sésame.
30 % des digital natives perdus face aux algorithmes de recrutement
Parmi les interrogés, 25 % ont signé un CDI moins de 6 mois après la fin de leurs études. 46 % dans les 13 mois.
Quel est le secret de ceux qui réussissent le plus rapidement ?
Selon l’EM de Normandie, tout est question de perception quant à la rationalité (ou l’irrationalité) des processus de recrutement.
En effet, d’après les 44 % de participants qui peinent moins à s’insérer dans le monde du travail, le marché de l’emploi est rationnel. De ce fait, ils adoptent de bonnes pratiques qui favorisent leur embauche. Par exemple :
- consulter différents sites dédiés à l’emploi ;
- publier des posts sur les réseaux sociaux ;
- tester plusieurs versions de leurs profils et CV sur les CVthèques, etc.
Mais pour les 30 % de jeunes diplômés plus en difficulté, la recherche de travail leur semble plus irrationnelle. Ils estiment que le facteur chance pèse grandement dans l’équation. Dès lors, ils tentent leur chance sur les plateformes d’emploi digitalisées… sans trop y croire.
Pourtant, l’enquête souligne qu’à l’heure du règne des algorithmes, il existe des techniques éprouvées pour augmenter ses chances de décrocher rapidement un job… techniques que ces candidats plus sceptiques ne mettent pas en application : CV et lettre type, peu de suivi des candidatures, etc.
Le constat est donc clair. Les digital natives ne sont pas égaux face à l’exploitation du plein potentiel des nouvelles technologies liées au recrutement. Tous ne saisissent pas parfaitement les contours des algorithmes et des opportunités qui en découlent.
5 pistes pour réduire les inégalités
Pour dénouer la situation et faciliter l’accès au recrutement digital, l’École de Management de Normandie propose 5 pistes :
- Développer ou valoriser les engagements éthiques des plateformes (chartes de non-discrimination par exemple) et faire connaître ces engagements aux candidats.
- Faire des marques des plateformes ou des algorithmes de marque de confiance, pour augmenter auprès des jeunes diplômés l’attractivité des moyens de recrutement employés.
- Systématiser des formations concrètes à l’utilisation des plateformes pour les étudiants et les candidats. Jusqu’à présent, la plupart des formations à l’insertion proposées tournent autour de la réponse aux annonces et de la rédaction de CV, sans prendre en compte les nouveaux usages digitaux.
- Systématiser des actions d’initiation au fonctionnement des algorithmes, afin que les candidats apprennent à mieux s’en servir.
- Développer des pratiques collaboratives d’entraide pour les candidats, pour pallier la solitude que rencontrent nombre d’entre eux et favoriser le partage d’expérience.
👉 Vous pouvez voir les résultats complets de l’enquête ici.
Au final, cette étude prend le contrepied des clichés répandus sur ces digital natives biberonnés aux nouvelles technologies. Les écoles doivent donc renforcer leurs actions de formation et faire de la recherche de travail un enjeu fort.
Actuellement Editorial Manager, Jennifer Montérémal a rejoint la team Appvizer en 2019. Depuis, elle met au service de l’entreprise son expertise en rédaction web, en copywriting ainsi qu’en optimisation SEO, avec en ligne de mire la satisfaction de ses lecteurs 😀 !
Médiéviste de formation, Jennifer a quelque peu délaissé les châteaux forts et autres manuscrits pour se découvrir une passion pour le marketing de contenu. Elle a retiré de ses études les compétences attendues d’une bonne copywriter : compréhension et analyse du sujet, restitution de l’information, avec une vraie maîtrise de la plume (sans systématiquement recourir à une certaine IA 🤫).
Une anecdote sur Jennifer ? Elle s’est distinguée chez Appvizer par ses aptitudes en karaoké et sa connaissance sans limites des nanars musicaux 🎤.