La souveraineté numérique à l’heure de la digitalisation de la collaboration
Dans un contexte de transformation numérique des entreprises et de développement du télétravail, digitaliser le travail collaboratif est plus que jamais d’actualité.
Mais pourquoi est-ce si important ? Et surtout, quels questionnements la digitalisation de la collaboration soulève-t-elle, à l’heure où les réflexions autour de l’hébergement des données sont de plus en plus nombreuses ?
Guillaume Louvel, fondateur de l'agence Akelio qui a développé la plateforme collaborative Acollab, prend aujourd’hui la parole sur le sujet en répondant à nos questions.
Pourquoi est-il important de digitaliser la collaboration au sein de l'entreprise ?
Guillaume Louvel :
Tout type d’entreprise peut digitaliser la collaboration de ses équipes : sociétés de conseil, collectivités, associations, PME, TPE, agences, cabinets… et ce procédé présente plusieurs avantages :
- l’amélioration des pratiques et des process internes,
- la facilitation du télétravail, ou encore du coworking, puisque toutes les données sont accessibles de n’importe où,
- la possibilité de travailler avec des intervenants situés aux quatre coins du monde grâce à des outils spécifiques,
- le maintien de l’activité et de l’organisation en cas de crise sanitaire, par exemple.
Si nous entrons plus dans les détails, nous pouvons dire que grâce à la digitalisation de la collaboration, chacun travaille et communique en temps réel à distance. Les procédures, les fichiers, les rendez-vous, les tâches… tout est centralisé. Cela permet de créer une vraie base de connaissances accessible facilement, que ce soit via le web, une tablette ou l’application mobile.
La digitalisation de la collaboration permet également aux collaborateurs de travailler plus efficacement et ainsi d’être plus productifs, mais aussi d’améliorer la communication interne et externe.
Enfin, cela permet aussi aux nouveaux arrivants de s’intégrer beaucoup plus rapidement puisqu’ils retrouvent tout l’historique des projets, des échanges et des documents en quelques clics.
Cette collaboration digitale est-elle possible avec les intervenants extérieurs ?
Guillaume Louvel :
Clients, fournisseurs, partenaires… la collaboration digitale comprend également les intervenants extérieurs !
Un outil collaboratif, tel qu’Acollab par exemple, permet d’inviter ses partenaires extérieurs à collaborer et à mettre en commun toutes les informations au sein d’un espace dédié.
On obtient ainsi une meilleure traçabilité des échanges : les intervenants extérieurs, et notamment les clients, ont accès à l’information en temps réel. Ils sont donc très friands de ce type d’outils, puisqu’il garantit une totale transparence dans le travail.
Les outils collaboratifs digitaux ont un bel avenir devant eux !
La multiplication des outils de collaboration ne pose-t-elle pas problème en matière de sécurité et de confidentialité des données ?
Guillaume Louvel :
La digitalisation du travail collaboratif entraîne de nombreuses questions, et notamment sur la sécurité des données. Il est vrai qu’il est préférable d’héberger ses données en Europe, voire en France. En effet, il vaut mieux être sous la législation française.
Aux États-Unis, par exemple, le Cloud Act permet aux autorités américaines de consulter les données hébergées par des fournisseurs de services cloud américains… même si les data centers sont localisés en Europe !
L’Union Européenne, de son côté, met en place des réglementations afin de protéger la vie privée des utilisateurs. Le RGPD offre d’ailleurs de nouveaux droits aux européens : droit de limitation de traitement, droit à l’oubli… Les entreprises européennes sont considérées comme beaucoup plus responsables envers le traitement des données.
Ce fait rassure bien souvent les entreprises ainsi que leurs collaborateurs externes, qui déposent des données souvent stratégiques sur les outils collaboratifs. C’est pourquoi beaucoup d’entre elles préfèrent se diriger aujourd’hui vers des outils qui sont soumis à des lois protégeant la collecte et le traitement des données des utilisateurs.
L'utilisation de solutions françaises et européennes constitue-t-elle un premier pas vers la reconquête de notre souveraineté numérique ?
Guillaume Louvel :
Aujourd’hui, dans le domaine des plateformes collaboratives, mais aussi dans tous les autres secteurs, il existe de nombreuses applications françaises ou européennes très performantes. Cependant, nous avons trop tendance à nous tourner vers les solutions américaines, qui généralement ont une notoriété beaucoup plus forte, due à leurs budgets de communication très importants.
Elles sont encore trop souvent choisies au détriment des applications françaises, qui pourtant, en plus de répondre aux besoins des utilisateurs, répondent aux besoins de sécurité et de confidentialité des data.
Acollab, par exemple, est une plateforme collaborative qui met un point d’honneur à héberger ses données en France. De ce fait, certaines grandes entreprises ont préféré se tourner vers cet outil, pour des raisons de sécurité de leurs données internes, mais aussi de celles de leurs collaborateurs externes, plutôt que d’avoir le réflexe Microsoft Teams. Car oui, c’est aussi ça l’atout du Made in France : rassurer des prospects et des clients de plus en plus sensibles aux questions de souveraineté numérique !
Quel est votre point de vue d'expert sur la question de la souveraineté numérique en général ?
Guillaume Louvel :
De façon générale, je pense qu’il faut prendre conscience des enjeux concernant notre souveraineté numérique, et ne pas se laisser séduire par l’apparente gratuité de certains services, à l’exemple de Facebook. Comme le dit un adage bien connu, lorsque c’est gratuit, c’est que c’est VOUS le produit. En effet, si certaines entreprises américaines peuvent proposer des services gratuitement, c’est parce qu’elles exploitent les données des utilisateurs, afin de les commercialiser à des fins marketing ou encore politiques.
A contrario, les sociétés européennes proposent généralement des abonnements payants, car elles ne collectent pas les données des utilisateurs pour les revendre. Mais il est important de se diriger vers ces outils qui protègent les utilisateurs, qu’il s’agisse de plateformes collaboratives ou autres, afin de contrer ce marché fonctionnant grâce à notre data… bien malgré nous.
En somme, c’est en changeant notre façon de consommer du numérique, en nous posant les bonnes questions, en perdant le réflexe de nous tourner systématiquement vers des solutions américaines, que nous réussirons à inverser la tendance et à asseoir notre souveraineté numérique.
Guillaume Louvel, ingénieur en informatique, travaille depuis 2006 dans le domaine des plateformes collaboratives. Il a fondé Akelio pour développer la plateforme collaborative Acollab, notamment dans le but de centraliser les informations des équipes et de travailler en commun sur des projets.
Depuis une dizaine d'années, il développe régulièrement, avec son équipe, des plateformes collaboratives sur-mesure pour des clients travaillant dans l'industrie, le médical, les services ou le BTP.
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Une anecdote sur Jennifer ? Elle s’est distinguée chez Appvizer par ses aptitudes en karaoké et sa connaissance sans limites des nanars musicaux 🎤.