search Le média de ceux qui réinventent l'entreprise

Comment calculer la rentabilité et le seuil de rentabilité d’une entreprise… en toute simplicité

Comment calculer la rentabilité et le seuil de rentabilité d’une entreprise… en toute simplicité

Par Jennifer Montérémal

Le 16 janvier 2023

En phase de démarrage, et tout au long de son activité, une entreprise se doit de veiller à rester rentable. Et pour cause, on conçoit assez rapidement sa difficulté à durer dans le temps si ses revenus perçus ne suffisent pas à couvrir les différentes charges supportées.

Pour piloter efficacement votre organisation, plusieurs indicateurs viennent à votre rescousse.

Comment calculer la rentabilité d’une entreprise ? Qu’entend-on par seuil de rentabilité et point mort ? Quelles autres métriques connaître et maîtriser ?

Cet article revient sur toutes ces notions et vous verrez, c’est beaucoup plus simple qu’il n’y paraît !

C’est quoi la rentabilité de l’entreprise ?

Avant toute chose, posons-nous une question essentielle : c’est quoi, au juste, une entreprise rentable ?

Une entreprise rentable se caractérise par le fait que les différents revenus générés par son activité sont au moins égaux, et idéalement supérieurs, à ses divers coûts.

À l’inverse, si elle a dépensé plus que ce qu’elle a créé de chiffre d’affaires, alors elle n’est pas rentable.

Par exemple, si vous avez dégagé au terme de l’année un CA de 200 000 euros, mais que les frais engagés pour atteindre ce résultat (coûts de production, budget marketing, investissements dans des logiciels, etc.) se sont élevés à 210 000 euros, alors vous n’êtes pas à l’équilibre.

💡 À savoir : on distingue différents types de rentabilité, en particulier :

  • la rentabilité économique,
  • la rentabilité financière.

Nous reviendrons plus en détail sur ces notions ultérieurement.

Pourquoi c’est utile de calculer sa rentabilité ?

Calculer la rentabilité de votre société procure son lot d’avantages :

  • Vous appréhendez la pérennité et la performance de votre business. Vous connaissez également la marge de sécurité dont vous disposez en cas de baisse du chiffre d’affaires.

  • Vous déterminez vos capacités d’investissement. En effet, plus vous générez de bénéfices, plus vous êtes en mesure de réinvestir cet argent pour soutenir votre croissance.

  • Vous démontrez, en phase de création, que votre entreprise sera rentable (notamment si vous souhaitez effectuer des demandes de financement). C’est d’ailleurs pourquoi cet indicateur s’intègre parfois au business plan.

💡 Évidemment, il est possible d’aller plus en profondeur dans vos analyses, en identifiant par exemple les services ou les produits qui participent le plus à votre rentabilité, et ainsi ajuster votre stratégie en conséquence.

Comment faire un calcul de rentabilité pour votre entreprise ?

Entrons maintenant dans le vif du sujet.

Les éléments nécessaires au calcul de la rentabilité

Pour calculer votre rentabilité, commencez par rassembler plusieurs données :

  • votre chiffre d’affaires, c’est-à-dire tous les revenus engendrés par votre business ;

  • vos charges variables, ou charges opérationnelles. Elles sont fortement corrélées à l’intensité de l’activité. Il s’agit entre autres :
    • des matières premières ;
    • des frais d’emballage ;
    • du coût de transport des marchandises ;
    • des contrats de sous-traitance ;
    • des variables des salaires, etc. ;

  • vos charges fixes. Structurelles, elles n’évoluent pas en fonction de l’activité. Il est généralement question de paiements à régler selon une périodicité prédéfinie, et dont les montants sont fixés à l’avance. Par exemple :
    • le loyer ;
    • les salaires ;
    • les assurances ;
    • les abonnements à vos logiciels, à vos services de téléphonie ;
    • les frais d’électricité ;
    • les intérêts des emprunts bancaires, etc.

Le calcul de la rentabilité

Une fois que vous disposez de tous ces éléments, calculer la rentabilité de la société s’avère un jeu d’enfant.

Il vous suffit d’appliquer la formule suivante :

Rentabilité = Chiffre d’affaires - Charges fixes - Charges variables

☝️ Toutefois, si cette information permet de savoir si vous êtes dans le rouge ou pas à un instant T, elle se révèle insuffisante pour piloter correctement vos activités futures.

C’est là que l’indispensable seuil de rentabilité entre en jeu.

Le calcul du seuil de rentabilité

Le seuil de rentabilité reste l’indicateur principal qui vous guidera vers l’équilibre de vos comptes.

En effet, il dévoile le chiffre d’affaires minimum à atteindre afin de ne pas travailler à perte et de couvrir l’ensemble de vos charges.

Voici la méthode à suivre :

👉 Commencez par mesurer le taux de marge sur coût variable :

Taux de marge sur coût variable = (Chiffre d’affaires - Charges variables) / Chiffre d’affaires

👉 Calculez ensuite le seuil de rentabilité de la sorte :

Seuil de rentabilité = Charges fixes annuelles / Taux de marge sur coût variable

Le résultat obtenu correspond alors à ce fameux montant de CA à atteindre.

💡 Seuil de rentabilité exemple :

Admettons que vous estimez votre chiffre d’affaires sur l’année à venir à 200 000, et le montant de vos charges variables à 100 000.

Votre taux de marge sur coût variable est alors de 0,5 :

(200 000 - 100 000) / 200 000 = 0,5

Quant à vos charges fixes annuelles, vous les estimez à 70 000. Dans ce cas, votre seuil de rentabilité s’élève à 140 000 :

70 000 / 0,5 = 140 000

💡 Astuce : vous vous demandez sans doute comment prévoir au plus juste votre chiffre d’affaires ou encore vos dépenses à venir ?

Bonne nouvelle, il existe des logiciels pour vous faciliter la tâche. Citons irma, outil de pilotage de trésorerie pour TPE, PME et indépendants. Grâce à lui, vous pouvez automatiser toutes vos prévisions de trésorerie et connaître en temps réel la rentabilité de votre entreprise : il synchronise l’ensemble de vos données en provenance de vos différents outils (devis, facture, banque, etc.) de sorte à proposer des résultats au plus proche de la réalité comme l’atterrissage fin de mois ou encore le nombre de jours de cash restant. En prime, irma fournit des actions précises et contextualisées pour consolider votre BFR. Des conseils précieux et une tarification innovante : un prix libre !

Le calcul du point mort

Le point mort va de pair avec le seuil de rentabilité. Il correspond au jour de l’année où l’entreprise commence à être rentable et à dégager des bénéfices.

Voici la formule :

Point mort = Seuil de rentabilité / (Chiffre d’affaires / 360)

Si on reprend notre exemple du dessus, ce jour sera le 252 ᵉ de l’année :

140 000 / (200 000 / 360) = 252

Comment interpréter les résultats de vos calculs ?

Pour le calcul de la rentabilité

Ici, l’interprétation s’avère très simple :

  • Si le résultat est positif, votre société est rentable et dégage en sus un profit pour se sécuriser et/ou investir dans divers projets.

  • Si le résultat est négatif, vous n’êtes pas rentable. Il faut donc réagir ! Toutefois, la nuance s’impose, comme en témoigne le mode de fonctionnement des startups qui travaillent souvent à perte à leurs débuts, alors même qu’elles génèrent de la valeur.

  • Si le résultat est nul, vous êtes rentable, mais ne réalisez pas de bénéfices. C’est déjà bien, mais difficile dans ce cas d’investir pour augmenter votre croissance.

Pour le calcul du seuil de rentabilité

Comme évoqué, le résultat indique le chiffre d’affaires minimum à atteindre pour être rentable.

Néanmoins, rappelons une fois de plus qu’il convient d’aller au-delà pour faire prospérer votre entreprise et gonfler votre trésorerie en cas de problème.

Les autres indicateurs à connaître

Pour calculer plus finement la rentabilité de votre entreprise, intéressons-nous à d’autres indicateurs.

On pense notamment à la rentabilité économique ainsi qu’à la rentabilité financière.

Le taux de rentabilité économique

Le taux de rentabilité économique (ROA) révèle vos résultats en prenant en compte toutes vos ressources, dont vos capitaux propres, les apports des actionnaires ou encore vos capitaux d’endettement.

Voici le calcul à appliquer :

Rentabilité économique = (Résultat d’exploitation - Impôts sur les bénéfices) / (Capitaux propres + Dettes financières)

Le taux de rentabilité financière

Le taux de rentabilité financière (ROE) intéresse surtout vos potentiels actionnaires, puisqu’il traduit la capacité de votre entreprise à générer du profit à partir de ses fonds propres, comme le capital social ou les primes de fusion, d’émission, etc.

Le calcul de la rentabilité financière :

Rentabilité financière = (Résultat d’exploitation - Impôts sur les bénéfices - Intérêts versés aux dettes financières) / Capitaux propres

Mais alors, quel est le bon taux de rentabilité pour une entreprise ?

En réalité, il dépend d’une multitude de divers facteurs, en particulier de votre modèle économique. Néanmoins, les experts s’accordent à dire qu’en moyenne, un ratio satisfaisant s’élève a minima :

  • à 10 % pour la rentabilité économique,
  • à 15 % pour la rentabilité financière.

💡 Notre conseil : examinez d’autres métriques pour compléter les analyses relatives à votre rentabilité. On pense, par exemple, à :

👉 Découvrez tous ces KPIs, et bien d’autres encore, dans notre article dédié aux indicateurs financiers.

Comment améliorer votre rentabilité ?

La rentabilité d’une entreprise s’articule principalement autour de trois vecteurs :

  • l’augmentation du chiffre d’affaires,
  • la réduction des charges,
  • la bonne gestion financière.

L’augmentation du chiffre d’affaires

Il existe mille et une manières d’accroître votre CA :

Mention spéciale pour la fidélisation client, un des plus solides leviers, dans la mesure où il est beaucoup plus rentable de conserver un client plutôt que d’en acquérir un nouveau.

💡 Vous possédez un point de vente physique ? Découvrez 12 conseils pour augmenter votre chiffre d’affaires en magasin.

La réduction des charges

Là aussi, on dénombre une quantité de pistes à explorer, en fonction de la structure et de la taille de votre organisation :

  • atténuer les coûts liés à vos locaux par l’adoption de comportements plus économes (énergie, frais de ménage, etc.) ;
  • réduire la consommation de papier ou de fournitures en digitalisant vos processus ;
  • négocier les prix ainsi que les délais de paiement auprès de vos fournisseurs ;
  • comparer scrupuleusement les tarifs proposés avant d’opter pour telle ou telle solution logicielle ;
  • calculer le ROI de vos actions (marketing par exemple) afin de supprimer celles qui ne génèrent pas suffisamment de valeur ;
  • résilier les services superflus ;
  • faire appel à des freelances ou à des sous-traitants en cas de pic d’activité, etc.

Dans tous les cas, la réduction des charges implique un suivi rigoureux et régulier de vos dépenses. Par ailleurs, il vous faut trouver le juste équilibre : faire des économies, oui, mais pas aux dépens du fonctionnement optimal des activités et du bien-être de vos salariés.

La bonne gestion financière

Il convient, en premier lieu, de suivre minutieusement vos flux de trésorerie, notamment grâce à des outils spécialisés tels qu’irma mentionné plus haut.

D’autre part, pour mieux maîtriser votre cashflow, optimisez également :

  • la gestion de vos créances clients,
  • les délais de paiement auprès de vos fournisseurs.

Calculer la rentabilité de son entreprise : que retenir ?

La rentabilité de l’entreprise, c’est un peu le cap à atteindre coûte que coûte. En effet, il n’est jamais très rassurant de constater qu’on n’atteint pas l’équilibre. Le nec plus ultra étant, bien sûr, de générer du profit.

Vous disposez, fort heureusement, d’outils pour naviguer à vue : le calcul de la rentabilité, mais également celui du seuil de rentabilité. Ces opérations restent à portée de tous, et vous profitez en plus de logiciels destinés à vous venir en aide ainsi qu’à limiter le risque d’erreurs.

Vous avez donc tout ce qu’il faut pour mener votre business dans la bonne direction et anticiper les mesures nécessaires à garantir la bonne santé de votre activité. En route vers la performance !

Jennifer Montérémal

Jennifer Montérémal, Editorial Manager, Appvizer

Actuellement Editorial Manager, Jennifer Montérémal a rejoint la team Appvizer en 2019. Depuis, elle met au service de l’entreprise son expertise en rédaction web, en copywriting ainsi qu’en optimisation SEO, avec en ligne de mire la satisfaction de ses lecteurs 😀 !

Médiéviste de formation, Jennifer a quelque peu délaissé les châteaux forts et autres manuscrits pour se découvrir une passion pour le marketing de contenu. Elle a retiré de ses études les compétences attendues d’une bonne copywriter : compréhension et analyse du sujet, restitution de l’information, avec une vraie maîtrise de la plume (sans systématiquement recourir à une certaine IA 🤫).

Une anecdote sur Jennifer ? Elle s’est distinguée chez Appvizer par ses aptitudes en karaoké et sa connaissance sans limites des nanars musicaux 🎤.