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Tous responsables de la trésorerie de l’entreprise ? Décryptage de la culture cash

Tous responsables de la trésorerie de l’entreprise ? Décryptage de la culture cash

Par Jennifer Montérémal • Validé par Eric Desquatrevaux

Mis à jour le 10 octobre 2024, publié initialement le 27 février 2024

La culture cash… voici un concept qui gagne du terrain dans de nombreuses entreprises.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire de prime abord, il ne caractérise pas un simple processus d’optimisation de la trésorerie. Ici, il est question d’aller plus loin, en donnant à chaque collaborateur le goût d’agir quotidiennement en faveur d’un bon équilibre financier.

Il faut dire que les enjeux sont de taille, tant les problèmes de liquidités influent grandement sur la pérennité des sociétés.

Vous aussi faites de la tréso l’une des plus grandes forces de votre organisation en découvrant dans cet article coécrit avec Eric Desquatrevaux, Directeur associé et fondateur d'Avizo, ce qu’est la culture cash, et surtout comment l’élever au rang des priorités pour vos collaborateurs.

Qu’est-ce que la culture cash ?

La culture cash définit à la fois un processus et un état d’esprit consistant, en quelque sorte, à ne pas faire reposer la bonne gestion des finances et de la trésorerie uniquement sur les épaules de la DAF 😮‍💨. Dans une approche transverse, elle s’appuie plutôt sur l’idée que chacun doit être responsabilisé en ce sens.

En d’autres termes, l’optimisation de la trésorerie et la priorité accordée à la liquidité doivent être l’affaire de tous.

De ce fait, Directeurs et Directrices, pôle achat, service des ventes… tous sont invités à intégrer dans leurs opérations quotidiennes des actions visant à sécuriser au maximum les finances de l’entreprise. Autrement dit, à favoriser les entrées d’argent et à éviter au maximum les pertes et autres retards de paiement.

💡 Un exemple bien connu est celui de la culture cash appliquée au service commercial, à qui on demande d’oeuvrer sur différents leviers, en particulier :

  • l’analyse rigoureuse des clients et prospects, afin d’éviter les mauvais payeurs et de se concentrer sur les comptes plus rémunérateurs ;
  • une procédure bien rodé de relance des factures.

Pourquoi la culture cash est-elle importante ?

Assurer la pérennité de l’entreprise

La culture cash touche potentiellement toutes les entreprises, et pas uniquement celles qui affrontent des ennuis financiers. Car en matière de trésorerie, mieux vaut prévenir que guérir !

Face à un environnement économique en constante évolution, il devient difficile de tout prévoir. En témoignent les événements récents (Covid, inflation, etc.) à l’origine de bien des désagréments pécuniers pour les professionnels.

Dans un tel contexte, si vous ne disposez pas de suffisamment de liquidités, vous risquez de tomber dans un engrenage infernal, où vous éprouverez des difficultés à honorer vos fournisseurs, à maintenir correctement vos activités, etc.

Par exemple, l’augmentation des retards de paiement dus à la crise économique a déséquilibré la trésorerie de nombreuses organisations pourtant en bonne santé financière.

De plus, s’il importe de porter de l’attention à vos résultats ainsi qu’à votre marge, c’est bien le cash qui permet d’investir, et donc de faire croître votre société. En somme, votre tréso contribue à votre durabilité.

Le mot de l'expert

Il y a un lien direct entre bonne gestion de la trésorerie et valorisation de l’entreprise.

La gestion de la trésorerie influence le WACC (weighted average cost of capital), autrement dit le coût moyen pondéré du capital, qui dépend du coût des fonds propres et de la dette.

Une bonne trésorerie rassure les prêteurs, offrant de meilleurs taux, et réduit le risque perçu par les investisseurs, ce qui diminue le coût des fonds propres.

À l'inverse, une mauvaise gestion de trésorerie augmente le WACC, dégradant les prévisions de flux futurs et réduisant la valorisation de l'entreprise.

Eric Desquatrevaux

Eric Desquatrevaux, Directeur associé et fondateur du cabinet Avizo

Impliquer chaque collaborateur dans la gestion de trésorerie

Dans la culture cash, la trésorerie doit concerner tout le monde, des Directions à l’opérationnel. Car, dans le cas contraire, difficile d’atteindre la rentabilité et l’équilibre global.

Toutefois, le maintien de finances saines se fait aussi au bénéfice (sans mauvais jeu de mots) des collaborateurs. S’ils jouent un rôle dans la sécurisation de la trésorerie, ils peuvent aussi percevoir un intérêt direct aux résultats.

Sans compter que préserver le cash, c’est aussi garantir la sauvegarde de leurs emplois sur le long terme.

L’enjeu de la culture cash

Même si la DAF demeure le chef d’orchestre de la culture cash, elle se confronte principalement à l’enjeu suivant : parvenir à ancrer cet état d’esprit chez les collaborateurs, à faire en sorte qu’ils adoptent au quotidien les bons comportements en faveur de l’équilibre, voire de l’augmentation de la trésorerie.

Il s’agit de décloisonner les défis liés au cash, au-delà de la seule fonction finance :

  • les commerciaux gèrent le risque client et préviennent les impayés ;
  • le service achat négocie des délais de règlement plus longs avec les fournisseurs dans le but de réduire le Besoin en Fonds de Roulement ;
  • la comptabilité, par ses analyses, identifie les postes et les actions qui créent le plus de valeur ;
  • la production met en place des process afin de gagner en productivité, et ainsi réduire les délais d’encaissement, etc.

☝️Au-delà de la prise de conscience, la culture cash définit également une méthodologie, impliquant la mise en place d’actions concrètes pour gérer efficacement la trésorerie. Voyons dès à présent quelles sont les principales.

Comment instaurer la culture cash dans votre entreprise ?

Communiquer suffisamment auprès des collaborateurs

Pour que chaque collaborateur se sente concerné, encore faut-il que la DAF communique suffisamment sur les résultats, ou tout simplement sur l’intérêt même de la culture cash.

Votre premier travail consiste donc à sensibiliser les Directeurs et Directrices métiers quant à ces questions et à les aiguiller sur la bonne voie. Au besoin, il conviendra de former certains salariés sur la notion de gestion de trésorerie et sur les bonnes pratiques associées, dans l’objectif de trouver conjointement quels leviers d’amélioration activer selon les contraintes métiers de chacun.

☝️ Cette nécessaire communication passe aussi par la mise en place de rituels de partage des reportings, alimentés par les bons indicateurs, afin que les collaborateurs puissent aisément suivre l’état des finances : niveau de cash, encours clients, etc.

Analyser puis sécuriser les flux de trésorerie

Comprendre et agir sur les flux de trésorerie de l’entreprise constitue l’une des priorités de la culture cash.

En effet, pour maintenir votre Besoin en Fonds de Roulement négatif, il n’y a pas de mystère. Il vous faut intervenir sur :

  • les délais d’encaissement. Il importe de réduire le DSO de l’organisation en instaurant un solide process de gestion du risque client et de recouvrement des créances ;
  • les délais de décaissement, en essayant de les rallonger.

L’une des bonnes pratiques consiste alors à analyser les mouvements actuels, mais aussi à élaborer régulièrement des prévisionnels de trésorerie, indispensables pour anticiper les entrées et sorties de fonds sur une période à venir.

Prioriser intelligemment vos actions en faveur du cash

Au final, on dénombre beaucoup d’actions susceptibles de contribuer à une meilleure gestion de votre cash. Mais toutes ne peuvent être menées de front !

De ce fait, on vous recommande de les prioriser, en favorisant :

  • les quick-wins, ces opérations synonymes de gains rapides et qui se déploient vite dans l’entreprise. Si on reprend l’exemple de la réduction des délais d’encaissement, il peut s’agir de mettre en place une nouvelle méthode de paiement (règlement en ligne plutôt que par chèque, etc.) ou encore d’automatiser la relance client à l’aide d’un logiciel ;
  • les tâches qui relèvent de la Direction financière, dans un souci d’exemplarité. Sinon, comment convaincre des collaborateurs qui se sentent, de base, moins concernés ?

Dans tous les cas, vos diverses réflexions devront aboutir à un plan d’actions, lequel sera accompagné de KPIs destinés à suivre vos évolutions pour revoir au besoin votre stratégie.

💡 Certaines boîtes décident de faire appel à un cash manager, un gestionnaire de trésorerie en somme. Si pour vous il n’est pas possible d’embaucher ce type de profil, il reste la possibilité de recourir à un prestataire externe.

Réduire les dépenses inutiles

Lorsqu’on cherche comment optimiser le cash, on se focalise souvent en premier lieu sur la gestion des encaissements.

Cependant, on vous suggère d’adopter en parallèle un état d’esprit plus économe, c’est-à-dire de vous assurer qu’il y a moins d’argent qui sort.

Bien entendu, il n’est pas question de mettre à mal le bon déroulé des activités ou encore de compromettre le bien-être au travail des salariés. Mais vous seriez surpris de constater le nombre de dépenses inutiles dans certaines entreprises :

  • abonnements à des services qui ne sont plus utilisés ;
  • déplacements professionnels qui pourraient être évités au profit de la visioconférence ;
  • gaspillage énergétique, etc.

💡Réduire les frais, c’est aussi lorgner une fois de plus du côté des fournisseurs. En d’autres termes, tentez d’abaisser les coûts d’achat en renégociant vos contrats ou encore en faisant jouer la concurrence.

Quelles solutions pour vous accompagner dans le déploiement de la culture cash ?

Pour gagner en efficacité dans votre démarche culture cash, on vous conseille de vous équiper de logiciels adaptés. Ces derniers présentent l’avantage :

  • d’automatiser de nombreux processus (et ça, c’est plus pratique pour intégrer la culture cash dans la routine des équipes) ;
  • de vous fournir une vue d’ensemble sur vos flux.

👉 Quelques exemples d’outils :

  • Les logiciels de recouvrement, destinés à rationaliser les procédures de gestion des impayés. C’est notamment ce que propose Cash & Credit, solution de recouvrement de créances et de credit management. Avec elle, vous automatisez vos relances de factures à l’aide de scénarios personnalisés, et menez des actions préventives et correctives afin de réduire les retards de paiement. Cash & Credit permet donc aussi d’arbitrer efficacement le risque client, pour anticiper vos problèmes d’impayés avant qu’ils ne surviennent.

  • Les logiciels de dématérialisation des factures, réputés pour faire gagner du temps et de l’argent aux entreprises dans la transmission des documents. Résultat, elles obtiennent leurs règlements plus vite, surtout si l’outil intègre une fonctionnalité de paiement en ligne.

  • Les logiciels de gestion de trésorerie. Ces derniers servent à optimiser le suivi ainsi que la prévision des flux de trésorerie, offrant ainsi une visibilité accrue sur les liquidités disponibles et les besoins futurs de l'entreprise.

Culture cash : on résume !

Face aux enjeux de plus en plus importants autour de la trésorerie, la culture cash s’impose comme une réponse adaptée à TOUTES les entreprises. En responsabilisant l’ensemble des collaborateurs, elle permet d’influer sur de nombreux leviers, dans le but d’assainir les finances.

Mais la culture cash, c’est aussi et surtout le déploiement d’actions concrètes en vue d’accroître la liquidité disponible, de réagir promptement en cas de problèmes… et aussi d’investir pour l’avenir de l’organisation !

Si vous aussi vous souhaitez adopter la culture cash, appuyez-vous sur des logiciels qui vous aideront à anticiper, à prendre rapidement les bonnes décisions, et donc à maintenir votre rentabilité sur le long terme.

Jennifer Montérémal

Jennifer Montérémal, Editorial Manager, Appvizer

Actuellement Editorial Manager, Jennifer Montérémal a rejoint la team Appvizer en 2019. Depuis, elle met au service de l’entreprise son expertise en rédaction web, en copywriting ainsi qu’en optimisation SEO, avec en ligne de mire la satisfaction de ses lecteurs 😀 !

Médiéviste de formation, Jennifer a quelque peu délaissé les châteaux forts et autres manuscrits pour se découvrir une passion pour le marketing de contenu. Elle a retiré de ses études les compétences attendues d’une bonne copywriter : compréhension et analyse du sujet, restitution de l’information, avec une vraie maîtrise de la plume (sans systématiquement recourir à une certaine IA 🤫).

Une anecdote sur Jennifer ? Elle s’est distinguée chez Appvizer par ses aptitudes en karaoké et sa connaissance sans limites des nanars musicaux 🎤.