Agile vs Waterfall : le choc des champions… de la gestion de projet !
Agile ou Waterfall ? Voici une question qui taraude de nombreux chefs de projets et autres PMO.
Ces deux méthodologies, que tout semble opposer, comportent chacune leurs forces… mais aussi leurs faiblesses.
Alors laquelle choisir ?
Installez-vous confortablement et regardez qui de la gestion de projet agile ou classique l’emporte.
Spoiler : si la clé résidait dans un compromis entre les deux, au moyen d’une approche hybride ?
Qu’est-ce que la méthode de gestion de projet Waterfall ?
La méthode Waterfall est une méthode prédictive dite « en cascade ». Elle est donc constituée d’une série de phases linéaires et séquentielles, à suivre dans un ordre précis, sans retour en arrière possible.
Chaque étape est alors commencée lorsque la précédente est terminée et validée. La fin de chacune d’entre elles est marquée par un jalon.
Ces différentes séquences regroupent une série de tâches spécifiques et visent un objectif précis. En règle générale, on retrouve :
- Les exigences → définir les objectifs du projet et recueillir l’expression des besoins du client.
- L’analyse → examiner les demandes et élaborer un cahier des charges précis.
- La conception → planifier toutes les étapes du projet.
- La mise en œuvre → réaliser le produit conformément aux exigences du client et au cahier des charges.
- La validation → livrer le produit fini et le faire valider. Des axes d’amélioration peuvent être dégagés.
- La mise en service → tout est OK, le produit peut être utilisé et/ou mis sur le marché.
💡 À savoir : Waterfall et cycle en v vont souvent de pair. La différence ? Le second se structure autour de 9 étapes, incluant des phases descendantes et des phases ascendantes.
Les avantages et les inconvénients
Les avantages de la méthode Waterfall
- 😃 Clarté aux niveaux du budget et du cahier des charges. Puisque tout est décidé en amont, le client et l’entreprise obtiennent très tôt une vision précise du budget et du cahier des charges.
- 😃 Processus clair. Avec Waterfall, vous bénéficiez d’un cadrage précis du projet et défini à l’avance. De ce fait, vous évitez les dérives par rapport aux objectifs initiaux.
- 😃 Large documentation. L’application de la méthode en cascade nécessite une documentation fournie, afin que chaque partie prenante comprenne le périmètre du projet. Plus de place au doute !
Les inconvénients de la méthode Waterfall
- 🙁 Rigidité et manque de flexibilité. Waterfall autorise difficilement les retours en arrière, tout doit rester conforme au cahier des charges préalablement défini. Or, pour de longs projets, des imprévus ou une évolution de la vision du client surviennent parfois.
- 🙁 Planification exigeante. Cette méthodologie requiert un gros travail de planification. Les équipes sont tenues d’anticiper l’ensemble des obligations et contraintes… avant même de mettre les mains dans le cambouis !
- 🙁 Changements coûteux. S’il s’avère, en fin de projet, que le résultat n’est pas à la hauteur, les remaniements deviennent vite très coûteux.
- 🙁 La place du client. Le client est peu impliqué dans la phase de développement du projet. Malgré la spécification, il peut être déçu par le rendu final du produit.
Qu’est-ce que la méthode Agile ?
Les grands principes de l’Agilité
La méthode Agile fonctionne par itérations, des sortes de sous-projets en somme. Chacune d’entre elles, qualifiée de sprint, dure entre 2 à 4 semaines.
Au terme de chaque itération, l’équipe présente les livrables développés puis détermine les améliorations à apporter. L’Agilité laisse donc de la place aux modifications, et le produit est élaboré au fur et à mesure dans une dynamique d’amélioration continue.
Enfin, le rôle du client se révèle central, puisqu’il intervient très tôt dans le déploiement du projet. Il peut faire des retours à chaque fin de sprint, dans l’objectif d’aligner la production avec ses exigences.
💡 À savoir : l’ensemble des caractéristiques et des valeurs de la philosophie Agile sont regroupées dans le Manifeste Agile.
L’Agile Scrum
Scrum reste sans aucun doute la méthode de gestion de projet Agile la plus répandue, en particulier au sein des équipes informatiques. Elle s’appuie sur un principe itératif et incrémental (le projet est construit petit à petit, brique après brique).
Cette méthode s’appuie en grande partie sur des rôles prédéfinis, dont :
- le scrum master, maître de cérémonie chargé du respect des principes Scrum,
- le product owner, chef de projet garant de la vision du produit.
En parallèle, chaque sprint est rythmé par des cérémonies précises, à l’exemple :
- du sprint planning, au début de chaque itération, pour savoir ce qui va être réalisé,
- du daily scrum, réunion quotidienne destinée à connaître le travail effectué, à faire, et les éventuelles difficultés rencontrées,
- de la sprint review, consistant à évaluer ce qui a été produit durant le sprint,
- la rétrospective, intervenant en fin de sprint, afin d’échanger sur les réussites, les « défaites » et identifier les améliorations potentielles.
Agile et Kanban
La méthode Kanban appartient aussi à la grande famille de l’Agile. Elle repose en grande partie sur les tableaux Kanban, composés de colonnes matérialisant des étapes de type :
- « À faire »,
- « En cours »,
- « Fait ».
Il suffit ensuite de faire progresser les différentes tâches de l’une à l’autre.
Cette méthode est particulièrement appréciée, car très visuelle : on voit en un coup d’œil où en sont les tâches et les livrables, qui en est responsable, etc.
D’ailleurs, Kanban est souvent introduite dans le cadre de Scrum, afin d’offrir aux équipes une meilleure perception de leur production.
💡 À savoir : on dénombre encore beaucoup de méthodes Agiles, telles que PRINCE 2, SAFe, eXtreme Programming ou encore Lean.
Les avantages et les inconvénients
Les avantages de la méthode Agile
- 😃 Souplesse. La souplesse est le gros point fort de la méthode Agile, plus ouverte aux imprévus et aux modifications grâce à une redéfinition possible du backlog produit à la fin de chaque sprint.
- 😃 Collaboration et communication renforcées. Cette méthode laisse une grande place au client, valorisant ainsi son point de vue. En parallèle, l’Agilité soutient la collaboration et l’implication de chacun dans le projet.
- 😃 Livraisons régulières. Grâce aux livrables prévus à chaque fin de sprint, de nouvelles fonctionnalités ou briques sont produites toutes les 2 à 4 semaines. On obtient alors une meilleure visibilité sur la construction du produit final.
Les inconvénients de la méthode Agile
- 🙁 Manque d’alignement avec les objectifs. Au fil des itérations, il arrive que le projet se détourne, au moins partiellement, des objectifs initiaux.
- 🙁 Dérives budgétaires. Côté budget, là aussi la méthode conduit parfois à des dérives. Par exemple, en cas d’évolution des desiderata du client, des sprints supplémentaires peuvent être nécessaires.
- 🙁 Implication du client. La place centrale du client constitue un point fort… mais quelquefois une contrainte ! En effet, son implication exige une grande disponibilité de sa part. Or certains n’ont pas de temps à consacrer au projet.
Quelle méthode choisir ?
Récapitulatif des différences entre Agile et Waterfall
Notez que ce récapitulatif convient aussi pour saisir la différence entre la méthode Agile et le cycle en V.
Sujet | Agile | Waterfall |
Planification | Le calendrier s’adapte au fur et à mesure que le projet progresse. Les délais de livraison sont plus courts. | La planification est fixe. Les jalons et échéances sont déterminés en avance. |
Flexibilité | La flexibilité est l’essence de la méthode Agile. Elle est adaptative et autorise les modifications en cours de route. | Waterfall n’est pas aussi flexible qu’Agile. Chaque phase est commencée lorsque la précédente est terminée puis validée. |
Implication du client | Le client est inclus dans le développement du projet, à chaque étape. | Une fois les exigences établies, Waterfall n’implique pas le client pendant le processus, à l’exception des vérifications spécifiques. |
Budget | Agile est ouvert à l’adaptation et aux changements de direction. Le budget est donc plus souple. | L’ensemble des composantes du projet sont déterminées en avance. Le budget est donc fixe. |
Contrôle qualité | Les tests sont réalisés après chaque sprint, et s’adaptent toujours aux exigences du client. | Les tests sont réalisés lors de la phase de vérification, intervenant après la conception et la mise en œuvre. |
Livraison | Une version partielle du produit est livrée à la fin de chaque itération, en fonction des priorisations. | Le produit est livré de manière complète à la fin du cycle de développement. |
Quels critères prendre en compte pour choisir ?
Choisir la bonne méthodologie dépend de la nature du projet en lui-même. Il convient donc de vous interroger sur ses caractéristiques.
👉 Quand utiliser la méthode Waterfall ?
Si vous évoluez dans un marché stable et que vous avez une vision précise du périmètre du projet, la méthode en cascade est tout à fait opportune.
👉 Pourquoi utiliser la méthode Agile ?
Si vous opérez dans un marché plus aléatoire et évolutif, mieux vaut privilégier l’Agilité. C’est pourquoi elle reste l’approche chouchou du développement informatique, soumis à de nombreux changements technologiques.
En parallèle, étudiez votre organisation en interne. Agile ou Waterfall seront plus adaptées en fonction :
- des compétences de vos équipes,
- des processus généraux de l’entreprise,
- du degré de maturité des différentes parties prenantes quant à telle ou telle méthodologie.
Enfin, questionnez-vous sur la place du client dans tout ça. S’il est prêt à s’impliquer beaucoup dans le projet, envisagez l’Agilité. Dans le cas contraire, restez sur la méthode en cascade.
Quid de la gestion de projet hybride
Et si on vous disait qu’il est possible d’allier le meilleur des deux mondes ?
Telle est la promesse de l’approche hybride.
La gestion de projet dite hybride consiste à combiner au moins deux méthodologies de gestion de projet, pour bénéficier par exemple de la souplesse de l’Agilité et de la vision long-termiste de Waterfall.
Par exemple :
- privilégier le modèle en cascade pour la planification, mais emprunter les principes Scrum pour l’exécution du projet ;
- adopter Waterfall, mais opérer des livraisons plus régulières afin d’obtenir rapidement des retours ;
- travailler avec les principes de l’Agilité, mais faire en sorte que les différents sprints correspondent à des jalons définis au préalable ;
- opérer en mode Scrum, suivre scrupuleusement toutes les cérémonies associées, mais déployer en même temps des instances de pilotage, etc.
Les possibilités sont donc nombreuses, et de plus en plus d’organisations sont séduites par cette complémentarité entre le prédictif et l’Agile, afin de mieux intégrer leur processus de gestion de projet à la réalité de leur entreprise.
Et cerise sur le gâteau, certains outils de gestion de projets prennent en considération cette nouvelle réalité !
Tel est le cas de FoxPlan, plateforme de pilotage de portefeuilles hybrides. Avec ce logiciel, vous gérez au sein d’une même interface des projets traditionnels de type Waterfall ou des projets Agiles Scrum ou Kanban, et définissez des dépendances entre eux. Particulièrement adapté aux équipes informatiques, il s’intègre parfaitement avec Jira. Ainsi, il permet une gestion des tickets Agile, tout en soutenant :
- une organisation optimale des ressources et du budget,
- la vision roadmap à long terme.
Que retenir ?
Tout semble opposer Agile et Waterfall. L’essentiel de cette dualité repose sur le fait :
- que la première soit adaptative, flexible, et laisse une place importante au client,
- tandis que la seconde est prédictive, plus rigide et fait peu intervenir le client.
Et on compte encore de nombreuses divergences.
Au final, chaque méthode de gestion de projet a ses inconvénients… mais aussi de multiples avantages ! C’est pourquoi les entreprises optent de plus en plus pour une approche hybride, afin de tirer le meilleur parti de chaque système et de bénéficier d’un cadre de travail plus en phase avec leurs contraintes.
Actuellement Editorial Manager, Jennifer Montérémal a rejoint la team Appvizer en 2019. Depuis, elle met au service de l’entreprise son expertise en rédaction web, en copywriting ainsi qu’en optimisation SEO, avec en ligne de mire la satisfaction de ses lecteurs 😀 !
Médiéviste de formation, Jennifer a quelque peu délaissé les châteaux forts et autres manuscrits pour se découvrir une passion pour le marketing de contenu. Elle a retiré de ses études les compétences attendues d’une bonne copywriter : compréhension et analyse du sujet, restitution de l’information, avec une vraie maîtrise de la plume (sans systématiquement recourir à une certaine IA 🤫).
Une anecdote sur Jennifer ? Elle s’est distinguée chez Appvizer par ses aptitudes en karaoké et sa connaissance sans limites des nanars musicaux 🎤.