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Pourquoi et comment utiliser les story points pour votre gestion de projet ?

Pourquoi et comment utiliser les story points pour votre gestion de projet ?

Par Jennifer Montérémal

Le 8 mars 2021

Pour évaluer le temps nécessaire à la réalisation d’un projet, les story points font partie des outils Scrum privilégiés par les équipes de développement.

En effet, cette méthode constitue une alternative de plus en plus populaire à la traditionnelle estimation en jour/homme, puisqu’elle ne se concentre pas sur une durée hypothétique, mais bien sur la quantité d’effort à fournir.

Si c'est la première fois que vous entendez parler de story point, peut-être vous sentez-vous désorienté, car cette technique ne se révèle pas aussi intuitive que l’action d’associer une quantité d’heures à des tâches.

Pas de panique, nous vous amenons aujourd’hui à la découverte des story points : nous vous expliquerons de quoi il s’agit exactement, reviendrons sur leurs avantages ainsi que sur la méthode pour les calculer au mieux.

Story points : définition

C’est quoi un story point ?

Les story points se définissent comme une unité de mesure, utilisée majoritairement en gestion de projet agile Scrum. Ils servent à estimer la charge de travail globale des équipes, afin de planifier au mieux chaque sprint ou itération.

Concrètement un numéro, ou valeur, est attribué à chaque user story (ou scénario utilisateur) afin d'évaluer l'effort total (énergie, charge de travail, etc.) à allouer à sa réalisation. Par conséquent, l’estimation en story points doit considérer tous les paramètres amenés à impacter cet effort :

  • la quantité de travail à fournir ;
  • la complexité des tâches à exécuter ;
  • tout risque ou incertitude qui viendraient compromettre leur réalisation ;
  • les capacités techniques de l'équipe.

Story point VS jour/homme

Mais pourquoi ne pas utiliser la traditionnelle comptabilisation en jour/homme pour déterminer la charge de travail des équipes ?

Tout simplement parce que cette dernière fluctue en fonction des personnes. Par exemple, un développeur senior et un développeur junior n’auront pas besoin du même temps pour effectuer une tâche similaire. Les story points éliminent cette problématique, car l'estimation ne dépend plus de la personne en charge de la user story.

© Publicis Sapient

In fine, les story points s'avèrent bénéfiques pour :

  • réduire les risques et les zones d’ombre dans les estimations ;
  • gagner en précision, en efficacité, ainsi qu’en flexibilité ;
  • s’adapter à l’humain, et par conséquent instaurer un climat de confiance et bienveillant au sein de l’équipe projet.

Quand calculer les story points ?

Les story points sont généralement attribués lors de la définition des scénarios utilisateurs, plus particulièrement pendant le backlog refinement.

En amont de chaque sprint, le product owner priorise les futures user stories à travailler. Puis l’équipe projet procède à une estimation de l’effort nécessaire à leur réalisation, car elle dispose d’un temps limité (un sprint donc) pour terminer les scénarios sélectionnés.

☝️ Il est important que l'ensemble de l’équipe agisse de concert pour déterminer les story points. En effet, chaque membre possède sa propre expertise et expérience quant aux spécificités de tel ou tel développement à produire.

Comment démarrer avec les story points ? Les 5 étapes à suivre

Étape 1 : comprendre les règles des story points

Les valeurs et significations des story points restent propres à chaque projet, à chaque organisation.

Toutefois, certaines règles demeurent universelles :

  • Chaque story, quelle que soit sa nature, se voit attribuer un certain nombre de points.

  • La quantification de l’effort à fournir par story point doit rester stable à chaque sprint, et d’une story à l'autre.

  • 2 story points équivalent au double d'effort par rapport à 1 story point. 3 story points à 3 fois l'effort par rapport à 1 story point… et ainsi de suite.

  • Le nombre de points que vous attribuez n'a pas d'importance. Ce qui compte, c'est le ratio.

Au final, les story points constituent un outil visant à démontrer l'effort relatif entre chaque user story et chaque sprint.

Étape 2 : définir la valeur des story points

Nous l'avons vu, la valeur des story points restent relative. Cependant, nous allons vous fournir quelques estimations de base afin de vous apporter un cadre de référence.

Par exemple, sachez que beaucoup d’équipes utilisent la séquence de Fibonacci (1, 2, 3, 5, 8, 13, 21, 34, 55, 89, etc.) pour leurs estimations, plutôt qu'une séquence linéaire ascendante (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, etc.) ou une suite de nombres aléatoire.

💡 Quels sont les avantages de la séquence de Fibonacci ?

Contrairement à l’échelle linéaire, les intervalles entre les nombres de cette série sont de plus en plus larges. Conséquence : l’estimation se révèle moins précise à mesure que la valeur augmente ce qui reflète mieux, in fine, l’incertitude inhérente aux projets de grande envergure.

Étape 3 : analyser les user stories

Une fois que vous avez déterminé les valeurs associées à vos story points, et avant de réaliser des estimations concrètes pour vos scénarios utilisateurs, il convient d’analyser plus en détails :

  • la nature des futures tâches à effectuer,
  • leur complexité,
  • les risques et incertitudes que l'équipe peut rencontrer en cours de route.

Quelques conseils :

  • Mesurez le plus précisément possible la taille de chaque user story sélectionnée, en calculant le nombre de tâches et de sous-tâches nécessaires à son accomplissement.

  • Évaluez la complexité réelle des tâches. Par exemple, la rédaction de 100 messages standard de deux phrases est différente de la création de 10 descriptions techniques complètes. Même si cette dernière requiert moins de sous-tâches, elle mobilisera plus d’efforts.

  • Anticipez au maximum les risques et les zones d’ombre, afin d’obtenir des résultats plus précis. Par exemple, des départs de membres de l'équipe sont-ils à prévoir ? Auront-ils un impact majeur sur votre processus ?

Étape 4 : estimer ensemble l’effort à fournir

L'estimation des story points repose sur les discussions en équipe, et s’effectue souvent au moyen d’un jeu de cartes : le Planning Poker, ou Scrum Poker.

Au cours d’une partie :

  • Les collaborateurs se familiarisent avec la user story sélectionnée et ses objectifs.

  • Puis ils estiment, de manière anonyme, les efforts à fournir. Pour ce faire, chacun sélectionne dans son jeu de cartes celle comportant la valeur paraissant la plus appropriée.

  • Les participants révèlent ensuite leurs cartes. Si elles correspondent, alors l'estimation finale est trouvée. Mais si elles divergent, chaque membre de l'équipe argumente sur ses choix.

  • Puis, après discussion, l'estimation est répétée jusqu'à obtention d’un consensus.

© Blog Gestion de Projet

💡 L’historique de votre entreprise fournit des données précieuses pour procéder, par comparaison, à une évaluation plus précise et crédible des story points. De ce fait, si vous avez déjà réalisé un projet similaire par le passé, utilisez les informations relatives à vos précédentes performances pour effectuer de nouvelles estimations.

Étape 5 : fixer les délais finaux

Une fois le nombre de story points défini, il est temps de fixer les délais à prévoir pour la réalisation du scénario utilisateur concerné. Pour ce faire, déterminez la vitesse à laquelle chaque contributeur est capable d’exécuter un seul story point.

Prenons l’exemple d’une tâche à laquelle on attribue la valeur totale de 100 story points. Un membre expérimenté de l'équipe réalisera un point en 2 heures. En revanche, un junior mettra peut-être 3 heures. Si les responsabilités de la tâche sont réparties à parts égales entre ces deux collaborateurs, l'estimation peut alors se convertir en heures de cette manière :

50 SP x 2 heures + 50 SP x 3 heures = 250 heures

Grâce à ce calcul, il devient alors possible d’établir avec précision le délai d’exécution de la user story.

Vous connaissez désormais tous les secrets des story points. Cependant, pour utiliser correctement cette technique, l’apprentissage et l’entraînement restent de mise.

Mais le jeu en vaut la chandelle, car les story points offrent l'opportunité d'obtenir des estimations plus précises et moins rigides, et de repenser votre approche de la gestion de projet au profit des membres de votre équipe et de l'entreprise dans son ensemble.

Jennifer Montérémal

Jennifer Montérémal, Editorial Manager, Appvizer

Actuellement Editorial Manager, Jennifer Montérémal a rejoint la team Appvizer en 2019. Depuis, elle met au service de l’entreprise son expertise en rédaction web, en copywriting ainsi qu’en optimisation SEO, avec en ligne de mire la satisfaction de ses lecteurs 😀 !

Médiéviste de formation, Jennifer a quelque peu délaissé les châteaux forts et autres manuscrits pour se découvrir une passion pour le marketing de contenu. Elle a retiré de ses études les compétences attendues d’une bonne copywriter : compréhension et analyse du sujet, restitution de l’information, avec une vraie maîtrise de la plume (sans systématiquement recourir à une certaine IA 🤫).

Une anecdote sur Jennifer ? Elle s’est distinguée chez Appvizer par ses aptitudes en karaoké et sa connaissance sans limites des nanars musicaux 🎤.