Burn-out : les 6 signes avant-coureurs à détecter
Selon l’institut de veille sanitaire, en France, 30 000 salariés seraient concernés par un burn-out. Plus inquiétant, 12 % de la population active (soit plus de 3 millions d’actifs) présenterait des risques de développer un burn-out.
Les cas d’épuisements professionnels sont traumatisants pour la personne concernée, mais également pour les membres de son service. Ils entraînent aussi de longs arrêts de travail impactant l’organisation globale de la société. Cela peut in fine avoir un réel impact négatif sur l’image de l’entreprise.
Autant dire que les équipes RH ont fort à faire pour gérer ces situations. 🙏 Le mal-être professionnel n’est pas une fatalité, mais pour espérer le prévenir ou l’éviter, il faut avoir une bonne compréhension de ce sujet complexe. On fait le tour du sujet avec vous.
Qu’est-ce que le burn-out ?
Le burn-out n’est pas une faiblesse. Ce sont les conséquences psychosomatiques d’un stress trop important dans l’exercice d’une activité professionnelle.
Le burn-out n’est pas une maladie, mais un symptôme lié à une situation de stress chronique au travail. Un médecin spécialisé pourra toutefois le requalifier en maladie professionnelle en fonction de sa gravité.
La définition donnée par la Haute Autorité de Santé est la suivante :
« Le burn-out (ou syndrome d’épuisement professionnel) se traduit par un épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel. »
Pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le burn-out est un syndrome lié à un stress chronique au travail. L’expression désigne des troubles développés dans un contexte professionnel.
Les professionnels de santé et les chercheurs ont pu identifier un processus de dégradation de la relation au travail menant au burn-out :
1️⃣ L’épuisement émotionnel : le salarié se sent chroniquement fatigué. Il a du mal à ressentir des émotions.
2️⃣ Le cynisme vis-à-vis du travail : pour se protéger, l’employé déshumanise son entourage et devient indifférent à son travail.
3️⃣ La dévalorisation de soi : l’individu a le sentiment de ne pas être à la hauteur de son poste et d’avoir perdu son efficacité.
Quelles sont les causes du burn-out ?
Le burn-out fait partie des risques psycho-sociaux (RPS). Comme l’ensemble des RPS, le burn-out provient d’une situation de travail dégradée.
La demande toujours plus pressante de performance se traduit par une perte de sens dans le travail. Les principaux facteurs de risques sont les suivants :
- intensité du travail,
- complexité des tâches,
- charge de travail trop importante,
- manque d’équilibre entre vie professionnelle et personnelle,
- non-respect du droit à la déconnexion,
- pression du management,
- délais intenables,
- objectifs inatteignables,
- etc.
Les causes d’un burn-out sont multiples et très souvent imbriquées. Cela peut rendre difficile la mise en place d’un plan d’action contre les RPS.
💡 Les études n’ont pas pu démontrer de facteurs de risque en relation avec le genre, le niveau d’études ou l’âge des salariés. Toutes les catégories socioprofessionnelles sont touchées par le burn-out. Il est toutefois possible d’identifier deux traits de caractère pouvant jouer un rôle. Il s’agit de l’instabilité émotionnelle et du caractère consciencieux.
6 signes qui ne mentent pas pour détecter un burn-out
Le burn-out est un processus lent de dégradation du rapport au travail. Il peut mettre des semaines, des mois, voire des années à s’installer. Malheureusement, il faut autant de temps pour s’en remettre.
Plus les symptômes sont détectés précocement, plus il est facile d’y remédier. Il existe quelques signes fréquents à utiliser pour détecter une situation de burn-out.
Signe n° 1 : un état de fatigue intense et chronique
Le salarié se sent constamment épuisé. Il ne parvient pas à contrer son manque d’énergie par le repos.
En tant que membre d’un service RH, vous pouvez détecter ce symptôme en discutant avec les employés à la machine à café ou dans les couloirs, par exemple. Si une personne se plaint de manière récurrente de manquer d’énergie, soyez vigilant.
Signe n° 2 : un état d’esprit cynique
La personne prend de la distance émotionnelle par rapport au travail qui la fait souffrir. Elle manque d’enthousiasme et utilise une attitude négative pour dévaloriser son poste, ses collègues ou son entreprise.
Là encore, l’échange informel avec les employés permet de détecter ce signe. Vous pouvez aussi en avoir connaissance par le manager ou les collègues de la personne se plaignant de la négativité de l’individu.
Signe n° 3 : des performances réduites
C’est sans doute le signe le plus facile à repérer. L’employé a du mal à se concentrer. Il fait preuve d’inadvertance et est moins efficace dans la gestion de ses tâches. Il n’arrive pas à tenir les délais imposés et semble incapable de gérer les facteurs de stress.
Les évaluations semestrielles ou annuelles fournies par les managers sont la meilleure occasion de détecter une baisse de régime. Le salarié n’a pas réussi à atteindre ses objectifs ? Demandez-vous quelles en sont les raisons.
Signe n° 4 : des troubles du sommeil
Les individus en burn-out éprouvent des difficultés à trouver le sommeil et se réveillent plusieurs fois dans la nuit. Dans les cas les plus sévères, ils connaissent des insomnies.
Ces troubles provoquent des traces physiques, comme des cernes, un teint pâle ou fatigué. Un salarié connaissant ce type de problématique peut également avoir des difficultés à rester éveillé à son bureau.
Signe n° 5 : des symptômes physiques
L’état d’épuisement moral crée des tensions importantes dans le corps. Cela induit souvent des réponses psychosomatiques de l’organisme. Le salarié peut alors se plaindre de maux de dos, de migraine ou de douleur soudaine et inexpliquée. Il peut aussi souffrir de problèmes de peau liés à un eczéma émotionnel.
Tous les symptômes physiques peuvent entraîner, à moyen terme, des arrêts de travail à répétition et un absentéisme de l’employé en souffrance. Si vous êtes responsable des Ressources humaines, vous ne manquerez pas d’être alerté par des congés maladie répétés.
Signe n° 6 : des troubles de l’humeur
Une personne en état d’épuisement professionnel est souvent de mauvaise humeur. Tout l’agace sans raison importante et elle peut être la source de conflits. Cela peut affecter la vie sociale dans le service du salarié, avec son manager ou avec ses n-1.
Les relations sont explosives au sein d’une équipe ? C’est peut-être le signe du burn-out de l’un de ses membres. Les conflits ou la mauvaise ambiance doivent vous mettre la puce à l’oreille.
Comment prévenir le burn-out de vos collaborateurs ? 7 conseils
Pour prévenir un burn-out chez vos collaborateurs, il existe plusieurs mesures simples à mettre en place :
✔️ Prenez le temps d’écouter vos collègues. Ne sautez pas la pause de 10 heures à la machine à café.
✔️ Veillez à rendre l’environnement de travail agréable.
✔️ Provoquer des échanges réguliers avec les managers
✔️ Si vous avez de sérieux doutes, menez également vos enquêtes auprès des collègues
✔️ Proposer des évènements informels type afterwork ou soirée du personnel. Le bien-être au travail passe aussi par ces moments de convivialité.
✔️ Incitez les salariés à se déconnecter : prendre une vraie pause pour le déjeuner, éteindre son téléphone portable en arrivant chez soi, se lever et marcher quelques pas toutes les heures. Tous ces petits gestes comptent.
✔️ Laisser plus de marge de manœuvre à vos employés. L’empowerment a un impact positif incroyable sur les entreprises.
Afin de vous aider dans cette démarche, il existe des logiciels spécialisés pour prendre soin de la santé mentale de vos collaborateurs. Holivia offre une solution efficace au DRH pour prévenir les RPS et donner à chaque salarié un accompagnement personnalisé. Exercices pratiques, équipe de psychologues disponible et formation dédiées aux managers pour les accompagner sont autant d’outils pour favoriser le bien-être de vos salariés.
Le burn-out en bref
Le burn-out est un phénomène peu connu. Il provoque un épuisement psychique et physique lié aux conditions de travail. Sa méconnaissance entraîne de réelles difficultés pour sa prise en charge et sa prévention.
Pourtant, il existe des actions simples à mettre en place pour l’éviter. 😌
En identifiant les personnes et les situations à risque, vous évitez des conséquences directes ou indirectes sur votre société : turn-over, diminution de productivité, mal-être des salariés, dégradation de l’image de marque.