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Le guide des cotisations salariales pour (enfin !) tout comprendre sur ce point clé de la paie

Le guide des cotisations salariales pour (enfin !) tout comprendre sur ce point clé de la paie

Par Maëlys De Santis

Le 2 décembre 2024

En France, les cotisations salariales sont cruciales pour financer le système de protection sociale, et impactent directement le salaire net des employés.

Bien que souvent perçues comme complexes, ces contributions sociales couvrent des besoins essentiels, comme la santé ou encore la retraite.

Vous devez maîtriser ces charges pour naviguer dans ce paysage réglementaire dense et changeant. Elles représentent une part importante des coûts pour les entreprises, mais assurent aussi une stabilité sociale pour les travailleurs.

Explorons ensemble ces composantes pour éclairer leurs enjeux et subtilités. 🔎

Qu’est-ce que les cotisations salariales ?

Charges salariales : définition

Les charges salariales, ou cotisations salariales, désignent les contributions sociales obligatoires prélevées sur le salaire brut. Elles garantissent la protection sociale du travailleur, couvrant la santé, ou encore la retraite.

Mais de quoi parle-t-on précisément ? Voici les principaux points à retenir :

  • Les retenues sur le salaire brut, directement déduites du salaire brut mensuel. Le calcul applique des taux de cotisation pour aboutir au salaire net.

  • Nature et objectifs : les cotisations financent des protections comme l'assurance maladie. Chacune joue un rôle précis.

  • Obligation légale : la loi française rend inévitables ces prélèvements. Toutefois, des variantes existent selon le régime ou l'emploi, comme les exonérations pour les apprentis.

  • Rôle du salaire brut : point central de la discussion, il inclut tout montant avant déduction. Comprendre le salaire brut est clé pour savoir comment les cotisations s'appliquent.

Cotisations salariales vs cotisations patronales : quelles différences ?

Les cotisations salariales et patronales financent toutes la protection sociale, mais leur origine diffère.

Comme on l’a vu, les cotisations salariales sont prélevées sur le salaire brut du salarié, réduisant son salaire net.

Les cotisations patronales, quant à elles, sont payées par l’employeur en complément du salaire brut. Ces cotisations sociales souvent plus élevées que les cotisations salariales n'affectent pas directement le salaire net du salarié. Elles représentent la contribution de l’employeur au système de protection sociale et sont calculées comme un pourcentage du salaire brut.

À quoi servent les cotisations salariales ?

Les charges salariales sont un des moteurs du système social français, assurant la solidarité nationale.

Mais comment ça marche vraiment ? Voici les principaux objectifs des cotisations salariales. 👉

  • La santé : elles financent l'Assurance Maladie, garantissant le remboursement des soins, des médicaments et l'accès aux hôpitaux.

  • La garantie de la retraite : une part majeure de ces charges est dédiée aux retraites. En cotisant pendant sa vie active, on accumule des droits pour financer sa retraite.

  • Les autres protections : les contributions incluent également des assurances décès ou invalidité et, pour certains, des cotisations à des régimes particuliers (cadres, etc.).

  • L’égalité sociale : les différentes cotisations permettent de redistribuer les revenus, réduisant les inégalités économiques et renforçant la cohésion sociale.

  • La stabilité économique : enfin, elles participent à maintenir une demande constante de biens et services, même lors de ralentissements économiques. Crucial pour la croissance à long terme !

En somme, les charges salariales sont essentielles au bien-être social et au dynamisme économique du pays. 📈

Quelles sont les différentes cotisations salariales ?

Les charges salariales intègrent plusieurs éléments essentiels :

  • 👉Les contributions générales :
    • la CSG (Contribution Sociale Généralisée) : partiellement déductible, elle finance les branches maladie, famille et vieillesse ;
    • la CRDS (Contribution au Remboursement de la Dette Sociale) : affectée au remboursement de la dette sociale.

  • 👉 L’assurance vieillesse :
    • la vieillesse plafonnée : sur le salaire dans la limite du plafond de la Sécurité sociale ;
    • la vieillesse déplafonnée : sur la totalité du salaire brut.

  • 👉 La retraite complémentaire Agirc-Arrco, obligatoire pour les salariés du privé (cadres et non-cadres).

  • 👉 L’assurance décès et invalidité, destinée à couvrir les risques liés au décès ou à l'incapacité de travailler.

  • 👉 Les cotisations spécifiques : certaines professions peuvent être soumises à des prélèvements spécifiques (mutuelles, prévoyance, etc.).

💡 À savoir : depuis 2019, les cotisations salariales ne financent plus l’assurance chômage, excepté pour les intermittents du spectacle, les salariés travaillant à Monaco et certains employés expatriés.

Quel est le taux de cotisations salariales en 2024 ?

Le taux global des cotisations sociales en 2024 en France dépend de plusieurs paramètres, notamment du type de cotisations et de la situation de l'employé (cadre ou non-cadre).

Voici un tableau récapitulatif pour un salarié du secteur privé :

Type de cotisation Assiette de cotisation Taux
Assurance vieillesse déplafonnée (retraite du régime général) Montant du salaire 0,40 %
Assurance vieillesse plafonnée (retraite du régime général) Montant du salaire jusqu'à 3 864 € par mois 6,90 %
Contribution sociale généralisée (CSG)
  • 98,25 % du salaire brut, dans la limite de 185 472 €
  • 100 % au-delà de ce montant
9,2 %, dont 2,4 % non déductibles du revenu imposable
Contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS)
  • 98,25 % du salaire brut, dans la limite de 185 472 €
  • 100 % au-delà de ce montant
0,5 % non déductible du revenu imposable
Agence pour l'emploi des cadres (Apec) Montant du salaire jusqu'à 15 456 € par mois 0,024 %
Agirc-Arrco Tranche 1 : jusqu'à 3 864 € par mois

Tranche 2 : entre 3 864 € et 30 912 € par mois

3,15 %

8,64 %

Contribution d'équilibre généralisée (CEG)

Tranche 1 : jusqu'à 3 864 € par mois

Tranche 2 : entre 3 864 € et 30 912 € par mois

0,86 %

1,08 %

Contribution d'équilibre technique (CET)

Tranche 1 : jusqu'à 3 864 € par mois

Tranche 2 : entre 3 864 € et 30 912 € par mois

Pas de cotisation

0,14 %

Calcul, déclaration, exonération : le guide pratique des cotisations salariales

Comment se calculent les cotisations salariales ?

Pour calculer les charges salariales et obtenir le salaire net, il vous faut suivre les étapes suivantes :

  1. Déterminez le salaire brut, qui comprend le salaire de base, primes, et avantages.
  2. Identifiez les cotisations concernées selon le profil de l’employé.
  3. Appliquez les bons taux au salaire brut ou assiettes définies.
  4. Prenez en Compte les plafonds légaux qui concernent certaines cotisations.
  5. Procédez aux ajustements nécessaires (heures supplémentaires, primes susceptibles d’être exonérées, etc.).

☝️ Retenez que le calcul nécessite toujours de la précision et une parfaite connaissance des règles légales.

Comment déclarer ces cotisations ?

En tant qu'employeur en France, la déclaration des cotisations sociales, et donc des charges salariales, s’opère principalement par le biais de la Déclaration Sociale Nominative (DSN), un dispositif obligatoire destiné à simplifier la procédure.

Voici les principales étapes à suivre :

  • Rassemblez les informations nécessaires :
    • les salaires bruts de vos employés pour le mois concerné ;
    • les contrats de travail (pour identifier les types de cotisations applicables selon le statut des employés) ;
    • les plafonds de Sécurité sociale et autres seuils de rémunération à respecter pour certaines cotisations.

  • Remplissez la Déclaration Sociale Nominative (DSN) : la DSN est une déclaration mensuelle qui remplace plusieurs déclarations sociales (Urssaf, retraite complémentaire, etc.). Elle permet de transmettre toutes les informations relatives aux cotisations salariales et patronales aux organismes concernés (Urssaf, caisses de retraite, Pôle emploi, etc.). La DSN inclut des informations sur les rémunérations, les heures travaillées, les absences ainsi que le montant des cotisations à payer.

  • Transmettez la DSN : la DSN doit être envoyée chaque mois avant le 5 ou le 15 du mois suivant, selon votre régime de paiement (mensuel ou trimestriel). Vous pouvez la transmettre via des logiciels de paie compatibles avec le format DSN ou via le portail Net-entreprises.

💡 Découvrez toutes les règles et cas particuliers à connaître relatifs à la déclaration des cotisations salariales sur le site Service-Public.fr.

Comment indiquer les charges salariales sur un bulletin de paie ?

Indiquer les charges salariales sur un bulletin de paie constitue une obligation légale pour détailler les prélèvements effectués sur le salaire brut du salarié.

Voici comment les présenter :

  • En haut du bulletin, indiquez le salaire brut, base sur laquelle sont calculées les cotisations.

  • Listez les cotisations salariales. Il est d’usage de créer un tableau ou une section dédiée aux cotisations sociales, avec trois colonnes :
    • nature de la cotisation : Assurance maladie, vieillesse, retraite complémentaire, CSG, CRDS, etc. ;
    • assiette ;
    • taux appliqué en pourcentage ;
    • montant prélevé, correspondant au résultat de l’assiette multipliée par le taux.

  • Ajoutez une ligne indiquant le total des cotisations salariales.

  • Affichez le salaire net imposable, en déduisant le total des charges salariales du salaire brut.

  • Ajoutez les autres éléments obligatoires : CSG déductible/non déductible, montant de la CRDS et toute contribution spécifique.

💡 Exemple de présentation des cotisations salariales sur le bulletin de salaire :

Cotisation Base (€) Taux (%) Montant (€)
Assurance maladie 2 500 0,75 18,75
Assurance vieillesse plafonnée 2 500 6,90 172,50
Retraite complémentaire (Tranche 1) 2 500 3,15 78,75
CSG déductible 2 455 6,80 167,90
CSG non déductible + CRDS 2 455 2,90 71,20
Total charges salariales 509,10

Existe-t-il des exonérations de cotisations salariales ?

Vous pouvez bénéficier d'exonérations de certaines cotisations sociales sous réserve de répondre à divers critères.

Parmi eux figurent :

  • La localisation de votre entreprise : si celle-ci est implantée dans une zone spécifique comme une zone de restructuration de défense (ZRD), une zone de revitalisation rurale (ZRR), une zone France ruralités revalorisation (ZFRR) ou un bassin d'emploi à redynamiser (BER), vous pourriez être éligible.

  • Une situation exceptionnelle : en cas de baisse ponctuelle du chiffre d'affaires due à des événements exceptionnels (Covid, intempéries, etc.), des dispositifs d'allègement peuvent s'appliquer.

  • La création ou la reprise d'entreprise : les entrepreneurs débutant une activité peuvent également prétendre à des exonérations spécifiques.

  • La nature de l'entreprise : certaines structures, comme les jeunes entreprises innovantes (JEI), bénéficient d'avantages fiscaux.

  • La rémunération des salariés : si les salaires versés sont inférieurs à un certain seuil, vous pouvez profiter de la réduction générale des cotisations patronales. Plus de détails sur ce dispositif sont disponibles sur notre page dédiée.

En conclusion, nos derniers conseils pour gérer vos cotisations salariales

  • Dans un souci de transparence et de bien-être des collaborateurs, rédigez une fiche de paie claire, dans laquelle vous exposez explicitement où vont les contributions sociales ainsi que le détail des prélèvements.

  • Utilisez des logiciels dédiés, qu’il s’agisse de systèmes de paie ou de SIRH plus globaux. En effet, ces outils centralisent les données et automatisent de nombreuses opérations afin de simplifier le calcul des cotisations sociales.

  • Prenez toujours des décisions stratégiques basées sur les données RH. Analysez les données pour déterminer les besoins de main-d'œuvre, évaluer l’efficacité des exonérations et améliorer la rétention. Ces approches renforcent stratégie et performance globales.

Comprendre et maîtriser les cotisations salariales n’est pas seulement une obligation légale, il s’agit aussi d’un levier stratégique pour anticiper les évolutions sociales, optimiser la gestion des ressources humaines et bâtir une entreprise résiliente face aux défis économiques de demain.

Maëlys De Santis

Maëlys De Santis, Growth Managing Editor, Appvizer

Maëlys De Santis, Growth Managing Editor, a débuté chez Appvizer en 2017 en tant que Copywriter & Content Manager. Sa carrière chez Appvizer se distingue par son expertise approfondie en stratégie et marketing de contenu, ainsi qu'en optimisation SEO. Titulaire d'un Master en Communication Interculturelle et Traduction de l'ISIT, Maëlys a également étudié les langues et l'anglais à l'University of Surrey. Maëlys a partagé son expertise dans des publications telles que Le Point et Digital CMO. Elle contribue à l'organisation de l'événement SaaS mondial, B2B Rocks, où elle a participé à la keynote d'ouverture en 2023.

Une anecdote sur Maëlys ? Elle a une passion (pas si) secrète pour les chaussettes fantaisie, Noël, la pâtisserie et son chat Gary. 🐈‍⬛