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Tout comprendre sur le SOC, le gardien de votre cybersécurité

Tout comprendre sur le SOC, le gardien de votre cybersécurité

Par Maëlys De Santis

Le 17 avril 2025

Depuis que l'écosystème professionnel se digitalise à vitesse grand V (utilisateurs mobiles, applications cloud, télétravail), les risques informatiques sont démultipliés. Selon une étude de Comparitech, 195,4 millions de données ont été compromises en 2024 suite à une cyberattaque.

C'est pour répondre à ces menaces le plus efficacement possible que bon nombre d'entreprises ont intégré un Security Operation Center (plus communément appelé "SOC", ou Centre des opérations de sécurité dans la langue de Molière) dans leurs services.

Quels sont les attributs de cette équipe d'experts de la sécurité informatique ? Comment l'implémenter dans votre propre organisation ? Quels avantages allez-vous en retirer ? On vous explique tout sur le SOC, le gardien de votre cybersécurité.

C’est quoi un SOC en informatique ?

Définition d’un SOC en cybersécurité

Un Security Operation Center est une structure qui joue un rôle central dans la stratégie de cybersécurité des entreprises. Découvrez ses attributs pour faire face aux logiciels malveillants.

Un SOC est composé d'une équipe d'experts en sécurité informatique qui assure une surveillance continue des systèmes d'information d'une entreprise. Tour de contrôle et de surveillance, il protège l'infrastructure IT contre les cybermenaces à tous les niveaux (prévention, détection, réaction et redondance).

Quels enjeux face aux menaces informatiques ?

  • Prévention, détection et réaction aux incidents :

    • anticipation des cyberattaques grâce à une veille constante,

    • identification rapide des activités suspectes via des outils de détection (EDR, NDR),

    • neutralisation par des procédures prédéfinies.

  • Gestion et administration de la sécurité : collecte, archivage et analyse des journaux de sécurité (logs), maintenance des systèmes et gestion des accès.

  • Garantir la conformité réglementaire grâce à la protection des données sensibles, la mise en œuvre des politiques de sécurité, le reporting et des audits pour éviter les sanctions.

  • Gestion des crises et continuité des activités : planification de la réponse aux crises, sauvegardes et exécution des restaurations système.

Comment fonctionne un SOC en cybersécurité ?

Le SOC est une machinerie complexe qui combine à la fois des ressources humaines, d'analyse et de communication qui travaillent en synergie. On vous présente le fonctionnement global de cette organisation et de chacun de ses rouages.

Les membres d'un SOC et leurs rôles

Un SOC performant repose sur une équipe aux compétences complémentaires.

👤 On retrouve à sa tête, le responsable du SOC. Son rôle ? Établir la stratégie globale, gérer les équipes et maintenir une communication efficace avec les autres départements.

👥 Voici les autres membres de l’équipe et leurs rôles :

  • L'architecte SOC : Il maintient à jour la plateforme Security Operations Center pour assurer ses performances.

  • Les analystes de niveau 1 (N1) : Ils sont responsables de la surveillance initiale des alertes générées par les systèmes et gèrent les incidents courants.

  • Les analystes de niveau 2 (N2) : Ils réalisent des investigations lors des incidents plus complexes pour apporter les réponses adaptées.

  • Les analystes de niveau 3 (N3) : Ils interviennent pendant les cas d'incidents graves quand une équipe d'experts est nécessaire.

Les outils à utiliser : analyse, gestion et surveillance

L'arsenal technologique d'un SOC efficace comprend plusieurs solutions complémentaires :

  • Le SIEM (Security Information and Event Management) centralise les logs.

  • Les EDR (Endpoint Detection and Response) surveillent les terminaux.

  • Les NDR (Network Detection and Response) analysent le trafic du réseau.

  • Les plateformes de threat intelligence offrent des données sur les menaces actuelles.

  • Les SOAR (Security Orchestration, Automation and Response) automatisent les réponses aux incidents pour une meilleure réactivité.

Les processus et les procédures à déployer en cas d'incident

Un SOC, ce n'est pas seulement des experts et des outils de pointe, c'est également la mise en place d'une stratégie proactive pour l'ensemble de ses attributions. Pour chaque situation, le SOC définit des processus et une documentation pour apporter la solution la plus pertinente. Cela comprend :

  • des processus de détection, avec la surveillance continue des systèmes, détection des menaces, analyse des alertes,

  • des processus de qualification, avec l'évaluation de l'importance d'un incident validé et ensuite le choix de la réponse appropriée,

  • des processus de réponse aux incidents, qui comprennent la mise en place de la solution en plusieurs étapes (analyse, correction, documentation) pour diminuer l'impact de l'incident,

  • des processus d'administration : gestion de l'équipe, maintenance des outils et respect de la sécurité, etc.,

  • et enfin, des processus de veille comme la mise à jour des bases de données de menaces et la formation des analystes.

Infrastructures de communication et de coordination

Répondre aux menaces informatiques efficacement nécessite une réactivité de tous les instants. Pour agir le plus rapidement possible, le SOC doit disposer d'infrastructures de communication sans faille. 💪

La centralisation des opérations joue un grand rôle pour atteindre cet objectif. Centralisation virtuelle avec des tableaux de bord et centralisation physique avec une salle de gestion de crise.

Les outils de visualisation permettent également de partager en temps réel l'état de sécurité de l'organisation. La direction et les départements concernés disposent ainsi d'une vue complète et actualisée sur les métriques clés de la protection informatique.

Les membres du SOC utilisent également des outils de communication sécurisés. Messagerie chiffrée, ligne téléphonique directe, ces solutions permettent d'échanger sans risque de compromettre des données essentielles en cas d'incident.

Enfin, un système de gestion des crises, basée sur le ticketing, permet à chaque technicien de connaître exactement sa tâche. Une méthode de coordination des efforts qui permet de garder une traçabilité complète des interventions.

Redondance et continuité des opérations

Dernier rôle du SOC : maintenir l'activité de l'entreprise, même en cas de crise. Pour accomplir cette tâche, les serveurs sont protégés au sein d'un centre de sécurité avec des contrôles d'accès très stricts. 🔐

L'ensemble des données, et des systèmes, sont sauvegardés régulièrement et intégrés sur un cloud ou un support physique indépendant. Cela permet d'assurer une redondance totale.

En cas de crise majeure, des plans de reprise permettent de remplacer les datas compromises par des sauvegardes saines.

La continuité d'activité est ainsi assurée pour l'entreprise.

Reporting et optimisation des process

En plus de répondre aux incidents, le SOC est également chargé de documenter l'ensemble de ses interventions. 📝 Il produit des rapports dans le but d'optimiser les solutions aux futures menaces.

Ce reporting à destination des autres techniciens et des équipes de direction permet de comprendre ce qui a fonctionné, ou pas, dans la réponse apportée.

La documentation est également un moyen de garder une trace des opérations en cas de contrôle.

Quels avantages retirer d’un SOC ?

1) Un contrôle continu et une meilleure réactivité

Les hackers ne prennent pas de vacances. À l'heure des IA et des technologies de machine learning, leur productivité s'est même décuplée. Pour répondre à leurs menaces, les organisations ont besoin d'un contrôle permanent, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Un rôle qui revient au SOC. Composé de plusieurs équipes qui se succèdent, il permet une surveillance continue et une réactivité maximale en cas d'incident.

2) Une sécurité centralisée pour plus de visibilité

Les réseaux d'entreprise sont de plus en plus complexes. Les projets de digitalisation favorisent les migrations sur le cloud, l'intégration d'une stratégie de l'internet des objets et le travail à distance.

Cette nouvelle vision du travail en entreprise complique considérablement la tâche des équipes IT en matière de sécurité. Un SOC centralise l'ensemble des flux réseaux et de connexion pour offrir une meilleure visibilité sur les points faibles potentiels de l'infrastructure.

3) Réduction des coûts de cybersécurité

En 2023, une étude du cabinet Asterès a évalué à 59 000 €, le coût d'une cyberattaque pour une entreprise. La même étude indique qu'une entreprise subit en moyenne 1,8 cyberattaque réussie par an. Un coût exorbitant que vous fait économiser un centre d'opérations de sécurité, malgré son coût opérationnel. La centralisation du SOC permet également de faire des économies d'échelle, en évitant les frais liés à la multiplication des licences et des contrats de cybersécurité.

4) Collaboration accrue

Avec un SOC, l'ensemble des ressources humaines et matérielles sont intégrées au sein d'une seule équipe de sécurité. Résultat, en cas d'incident, les employés signalent directement la menace aux membres du SOC. L'information n'a pas à circuler de secteurs en secteurs. Les principaux intéressés sont informés au plus vite et peuvent intervenir avec une meilleure efficacité.

Quelles sont les limites d'un SOC ?

La principale limite d'un SOC, c'est bien sûr son coût. Mise en place, fonctionnement et maintenance nécessitent un budget conséquent. Pour les petites et moyennes entreprises, cet investissement est souvent prohibitif. Surtout, si vous optez pour une division d'experts en interne.

Au-delà de l'aspect financier, la difficulté est de recruter, et surtout, de garder ses experts. Les professionnels de la sécurité informatique sont très recherchés et la concurrence est rude pour les entreprises.

Enfin, la plus grande difficulté concerne l'intégration au sein de la stratégie globale de l'entreprise. Sans une bonne collaboration avec les autres départements, le SOC peut vite devenir un élément isolé de l'organisation. Une situation qui risque de nuire à l'efficacité du centre.

Comment déployer un SOC informatique ?

Vous souhaitez intégrer un SOC pour assurer la sécurité informatique de votre organisation ? SOC interne ou externe ? Outils à privilégier, on vous donne toutes les infos.

Évaluer vos besoins en sécurité informatique

La première étape pour implémenter un Security Operations Center à votre entreprise consiste à évaluer vos besoins en sécurité.

  • Quelle est la taille de votre entreprise ?
  • Quel est le degré de sensibilité des données que vous collectez et exploitez ?
  • Quelle quantité d'actifs critiques (endpoints, firewalls, etc.) sont à intégrer ?
  • Quelles sont les exigences réglementaires auxquelles vous devez vous conformer ? etc.

Une fois ces questions réglées, il va falloir délimiter le champ d'action de votre futur centre des opérations de sécurité. Quels sont les processus sous sa responsabilité et lesquels seront traités à l'extérieur de la division ?

☝️ Pour cette évaluation initiale, il faut garder à l'esprit que le SOC n'est pas en charge de la gestion globale du SI de votre organisation, mais seulement de sa sécurité. Lui imposer des tâches pour lesquelles il n'est pas qualifié risque d'impacter négativement à la fois votre sécurité informatique et le bon fonctionnement du SI.

Les différents modèles de SOC et leurs avantages

Souhaitez-vous héberger votre centre des opérations de sécurité dans vos locaux ou l'externaliser ?

👉 L'intérêt du SOC interne, c'est la communication directe et la sécurité auto-gérée. En revanche, la mise en place et l'entretien d'une telle division demande un budget important. On vous conseille plutôt la solution externe, plus économique, mais toute aussi performante.

👉 Vous avez également le choix entre un SOC dédié et un SOC mutualisé. Avec un prestataire entièrement dédié à la sécurité de votre système informatique, vous bénéficiez de solutions 100 % adaptées à vos besoins. Toutefois, le processus d'adaptation est long et le budget nécessaire conséquent.

La solution mutualisée est plus rapide à mettre en place et économique. Vous partagez des équipes, des outils et des process éprouvés avec d'autres entreprises. Dans la plupart des situations, c'est amplement suffisant.

Les technologies indispensables et leur évolutivité

Un Security Operations Center ne se limite pas seulement à l'utilisation d'une plateforme SIEM. Il doit aussi intégrer d'autres éléments pour créer un écosystème complet.

Les journaux d'événements (logs) sont générés à chaque action effectuée sur une application ou un système. Ils sont collectés, enregistrés et centralisés pour identifier les éventuelles menaces.

Les EDR (Endpoint Detection and Response) sécurisent les postes de travail de manière plus complète que les antivirus.

Les firewalls et l'Active Directory viennent compléter les technologies intégrées au SOC.

Quelques bonnes pratiques à connaître

Pour parfaire la mise en place de votre SOC, voici plusieurs bonnes pratiques supplémentaires à respecter :

  • Cartographiez votre infrastructure IT avant de vous lancer dans votre projet.

  • Définissez des indices de performance pertinents pour votre SOC.

  • Ajustez vos stratégies en permanence pour optimiser votre sécurité.

  • Effectuez régulièrement des simulations d'attaques.

  • Formez les membres du SOC et les collaborateurs aux best practices en cas d'attaque.

Le SOC est un maillon essentiel de votre sécurité informatique. Grâce à la combinaison d'expertise humaine et de technologies de pointe, vous disposez d'une protection optimale contre les menaces informatiques. Dans un environnement digital en perpétuelle évolution, le Security Operations Center n'est plus un luxe pour les entreprises, mais une nécessité.

Maëlys De Santis

Maëlys De Santis, Growth Managing Editor, Appvizer

Maëlys De Santis, Growth Managing Editor, a débuté chez Appvizer en 2017 en tant que Copywriter & Content Manager. Sa carrière chez Appvizer se distingue par son expertise approfondie en stratégie et marketing de contenu, ainsi qu'en optimisation SEO. Titulaire d'un Master en Communication Interculturelle et Traduction de l'ISIT, Maëlys a également étudié les langues et l'anglais à l'University of Surrey. Elle a partagé son expertise dans des publications telles que Le Point et Digital CMO. Elle contribue à l'organisation de l'événement SaaS mondial, B2B Rocks, où elle a participé à la keynote d'ouverture en 2023 et 2024.

Une anecdote sur Maëlys ? Elle a une passion (pas si) secrète pour les chaussettes fantaisie, Noël, la pâtisserie et son chat Gary. 🐈‍⬛