Qu’est-ce qu’une licence open source ? Définition et types de licences
Qu’est-ce qu’une licence open source ? Ces licences, aussi appelées licences à code ouvert, encadrent l’utilisation de logiciels open source, ou logiciels libres. Le code source de ces logiciels peut être réutilisé : il est alors possible d’en redistribuer des versions modifiées selon certaines conditions.
GNU GPL, MIT, Apache, avec ou sans copyleft ? Comment choisir une licence ? Nous détaillons les licences open source les plus utilisées pour aider les développeurs et les développeuses à choisir celle qui convient le mieux à leur projet.
Licence open source : définition
Qu’est-ce qu’une licence open source ?
Une licence open source est une licence de logiciel dont le code source est « ouvert ». Autrement dit, le code est mis à disposition du grand public et peut être partagé et modifié. On parle également de logiciel libre ou de licence libre.
Ce type de licence ne soustrait en aucun cas l’auteur de ses droits d’auteur sur la licence ; simplement, l’auteur confère aux utilisateurs le droit d’utiliser la licence et d’exploiter son travail.
L’Open Source Initiative est une organisation qui promeut l’utilisation des logiciels open source dans le monde.
©️ guidecms.com
Pourquoi faire de l’open source ?
À l’origine, l’idée était de proposer une alternative aux licences propriétaires protégées par des droits d’auteur. Ces droits sont détenus soit par une entreprise, soit par un programmeur ou une programmeuse.
Aujourd’hui, l’open source repose sur une communauté solide.
©️ Anybox
Quels sont les quatre critères qui définissent un logiciel libre ?
Un logiciel peut être dit libre s’il offre les libertés suivantes :
- liberté d’utiliser le logiciel,
- liberté d’apporter des modifications au logiciel, pour qu’il réponde à des besoins précis,
- liberté de copier et de partager le logiciel,
- liberté de modifier le logiciel et d’en partager des versions modifiées.
Quelle est la différence entre un logiciel libre et un logiciel gratuit ?
En anglais, le terme « free software » est ambigu dans la mesure où « free » signifie à la fois « libre » et « gratuit ». C’est d’ailleurs cette double signification qui a conduit la communauté de développeurs à opérer une distinction entre les logiciels libres et les logiciels open source.
L’expression « open source » a été proposée en 1998 par Christine Peterson pour que cette réalité se transmette dans les mots. L’objectif est de rappeler qu’un logiciel a un coût.
Un logiciel open source, au même titre qu’un logiciel libre, n’est pas un logiciel gratuit. Il requiert des ressources, qu’elles soient humaines, financières ou matérielles, pour notamment :
- développer le logiciel,
- le modifier et le faire répondre aux besoins d’une entreprise ou d’une organisation,
- le maintenir à jour,
- résoudre les problèmes en l’absence de support,
- l’héberger sur des serveurs.
Tout cela à un coût : on ne peut pas confondre logiciel open source et logiciel gratuit, quand bien même les utilisateurs peuvent avoir accès au code source.
Les différents types de licences open source
Il existe des centaines de licences open source différentes. Certaines sont compatibles entre elles, d’autres non. Si elles sont compatibles, cela signifie qu’il est possible de fusionner du code provenant de programmes différents.
Nous passons en revue les types de licences les plus connus pour vous aider à y voir plus clair.
Le copyleft
Le copyleft est traduit en français par « gauche d’auteur », en référence au copyright, le droit d’auteur. Il s’agit de l’autorisation donnée par un auteur « d’utiliser, d’étudier, de modifier et de diffuser son œuvre », qu’il s’agisse d’un texte, d’une œuvre d’art ou d’un programme informatique.
Cela signifie qu’un utilisateur de l’œuvre soumise au copyleft peut la modifier, la réutiliser et la diffuser, mais il est contraint de respecter les mêmes libertés que celles qui concernent l’œuvre originale. Autrement dit, si un développeur ou une développeuse souhaite modifier un logiciel et le repartager, le logiciel modifié sera nécessairement soumis au copyleft.
Il n’est pas possible de diffuser un logiciel avec une licence copyleft sous une licence propriétaire.
©️ Wikipédia
Il existe plusieurs niveaux de copyleft :
- le copyleft fort ou copyleft strict : le logiciel, qu’il ait été modifié ou non, et ses composants ne peuvent être redistribués que sous la licence initiale ;
- le copyleft standard ou copyleft faible (low copyleft) : le logiciel, qu’il ait été modifié ou non, ne peut être redistribué que sous la licence initiale, mais de nouveaux composants peuvent être ajoutés et redistribués sous une autre licence, voire sous une licence propriétaire.
Les licences copyleft les plus connues sont les suivantes :
- MPL,
- DSL,
- ODbL,
- GFDL,
- GNU,
- OLD,
- SIL Open Font License,
- CC-BY-SA,
- CeCILL,
- licence art libre.
Les licences publiques générales GPL ou GNU GPL
Ce sont les licences de logiciel libre les plus utilisées : plus de la moitié des logiciels libres distribués actuellement le sont sous une licence GNU GLP.
Les licences GPL (General Public License ou licence publique générale) sont recommandées si vous souhaitez rendre votre code accessible et réutilisable par le plus grand nombre. Elles bénéficient d’un copyleft fort.
Plusieurs versions sont disponibles : GPL 2, GPL 3, la dernière version étant la plus complète, car elle règle notamment le problème de la tivoïsation (« la création d’un système qui inclut des logiciels libres, mais utilise le matériel électronique pour interdire aux utilisateurs d’y exécuter des versions modifiées » d’après Wikipédia).
Il existe des licences dérivées de la licence GPL, également rédigées par la Free Software Foundation :
- la licence LGPL, Lesser General Public License, ou licence publique générale limitée ou amoindrie en français : cette licence découle de la licence GNU GPL et a pour but d’être moins contraignante avec des logiciels propriétaires. Elle s’applique souvent aux bibliothèques.
- la licence AGPL, ou GPL Affero, découle de la version 3 de la GNU GPL. Elle a une exigence par rapport à cette dernière : « si vous exécutez un programme modifié sur un serveur et laissez d’autres utilisateurs communiquer avec lui, votre serveur doit aussi leur permettre de télécharger le code source correspondant à la version modifiée en fonctionnement. » (source : gnu.org)
La licence MIT
Cette licence tire son nom de l’Institut de technologie du Massachusetts, le MIT. Le terme est trompeur, car, en réalité, le MIT utilise plusieurs licences.
La licence MIT est une licence très permissive qui implique peu de contraintes quant à la réutilisation du code, et sans copyleft. Elle est compatible avec de très nombreuses licences, notamment la GNU GPL.
Elle comprend plusieurs modèles de licences, notamment la licence Expat et la licence X11.
La licence MIT ressemble à de nombreux égards à la nouvelle licence BSD.
La licence BSD
La licence BSD est une licence open source permissive, sans copyleft, compatible avec la GNU GPL.
Il est recommandé de ne pas utiliser la version originale à cause d’une clause de publicité contraignante : la mention du copyright est obligatoire dans toute publicité ou document fourni avec le logiciel. La nouvelle version de la licence BSD ne contient plus cette clause.
Parmi les licences BSD les plus populaires, on trouve la licence Apache. C’est une licence permissive, compatible avec la licence GNU GPL v3, mais pas la v2. Il est recommandé d’utiliser la licence Apache 2.0 pour des gros programmes, notamment pour éviter les écueils liés aux brevets.
Tableau des différentes licences open source
Nom de la licence | Copyleft | Compatibilité GNU GPL |
---|---|---|
GNU, GNU GPL | Oui | N/A |
MIT | Non | Oui |
BSD | Non | Oui |
Apache | Non | Oui avec la GNU GPL v3 |
Les logiciels open source les plus populaires
Voici quelques exemples de logiciels open source par catégorie :
- Cadriciel (framework) : Angular (MIT),
- Client FTP/transfert de fichiers : FileZilla (GNU GPL),
- CMS : Drupal (GNU),
- CRM : SuiteCRM (AGPL),
- Gestion de bases de données : mySQL (GNU),
- Éditeur de texte : Notepad2 (GNU),
- ERP : Odoo (GNU GPL),
- Forge : GitLab (MIT),
- Navigateur web : Mozilla Firefox (GNU GPL),
- Système d’exploitation : Red Hat Enterprise Linux,
- Serveur HTTP : Apache HTTP Server (Apache).
Derniers conseils : comment choisir une licence open source ?
- Le copyleft est-il un critère obligatoire ?
- À quel point voulez-vous que votre code soit réutilisable ?
- Avez-vous besoin d’une licence qui permet le travail communautaire avec d’autres développeurs et développeuses ?
- Avez-vous besoin d’une licence permissive, et si oui, à quel point doit-elle être permissive ?
- Avez-vous besoin d’une communauté de support large ?
Maëlys De Santis, Growth Managing Editor, a débuté chez Appvizer en 2017 en tant que Copywriter & Content Manager. Sa carrière chez Appvizer se distingue par son expertise approfondie en stratégie et marketing de contenu, ainsi qu'en optimisation SEO. Titulaire d'un Master en Communication Interculturelle et Traduction de l'ISIT, Maëlys a également étudié les langues et l'anglais à l'University of Surrey. Maëlys a partagé son expertise dans des publications telles que Le Point et Digital CMO. Elle contribue à l'organisation de l'événement SaaS mondial, B2B Rocks, où elle a participé à la keynote d'ouverture en 2023 et 2024.
Une anecdote sur Maëlys ? Elle a une passion (pas si) secrète pour les chaussettes fantaisie, Noël, la pâtisserie et son chat Gary. 🐈⬛