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Qu'est-ce que le patch management en informatique ? Définition, bonnes pratiques et outils

Qu'est-ce que le patch management en informatique ? Définition, bonnes pratiques et outils

Par Maëlys De Santis

Le 25 avril 2025

Dans un monde numérique où les cyberattaques se multiplient et les failles se découvrent chaque semaine, ignorer les mises à jour de sécurité, c’est comme laisser sa porte grande ouverte en pleine nuit. C’est ici qu’intervient le patch management, ou gestion des correctifs.

Ce processus, souvent sous-estimé, est pourtant un pilier de la cybersécurité en entreprise. Il permet de corriger rapidement les vulnérabilités logicielles, de protéger les données sensibles, et de maintenir une infrastructure saine, conforme et performante.

Mais attention : entre l’automatisation, la priorisation, et les outils à choisir, bien gérer ses correctifs ne s’improvise pas. Dans cet article, on décrypte ensemble ce qu’est le patch management, pourquoi il est crucial pour votre SI, et comment le mettre en place efficacement dans une stratégie optimale, étape par étape. Les réponses dans cet article !

Qu’est-ce que le patch management ou gestion des correctifs ?

Définition

Le patch management, ou gestion des correctifs, est un processus centralisé qui consiste à :

  • identifier les vulnérabilités informatiques,

  • prioriser les actions,

  • acquérir ou charger les mises à jour correctives,

  • tester les correctifs pour identifier les éventuels problèmes et vérifier qu’ils corrigent bien les failles pour lesquelles ils sont développés,

  • planifier l’installation des patchs en fonction des caractéristiques des services et des fonctions concernés,

  • procéder au déploiement des correctifs et des mises à jour fonctionnelles.

À savoir : le processus de patch management comprend aussi une phase de recette de l’installation et une étape de documentation portant sur les correctifs, les vulnérabilités traitées, les résultats des tests. Cela permet d’avoir un historique à jour qui complète l’inventaire du parc informatique de l’entreprise et prouve sa conformité aux réglementations en matière de cybersécurité en cas d’audit de sécurité informatique.

Ces procédures documentées simplifient les éventuels retours en arrière en cas d’effets de bord non maîtrisés d’une mise à jour majeure.

Quels sont les objectifs du patch management, et pourquoi est-ce important ?

Dès qu’une vulnérabilité ou un bug est détecté, les éditeurs, constructeurs d’équipements informatiques et mobiles, équipementiers réseaux publient des mises à jour mineures et majeures visant à corriger les failles de sécurité et résoudre les bugs. Les mises à jour servent aussi à ajouter de nouvelles fonctionnalités, voire à améliorer les performances des systèmes.

Déployer une politique de patch management en entreprise est important car c’est un moyen de lutter efficacement contre les cybermenaces ciblant les vulnérabilités des systèmes et des équipements. Cela permet également d’assurer la compatibilité, la stabilité (risque de pannes) et la performance des outils à disposition des acteurs de l’entreprise.

Qu’est-ce qu’une politique de gestion des correctifs ?

Une politique de patch management est un processus documenté qui définit formellement et de manière exhaustive les procédures de mise à jour des différents actifs informatiques de l’entreprise. Elle établit les rôles et responsabilités des personnes impliquées, planifie le déroulement des différentes phases, et définit les objectifs à atteindre selon la nature des patchs et leur criticité. La politique de patch management détermine également le périmètre concerné.

👉 Pour résumer, la politique de gestion des correctifs est essentielle pour garantir

  • la bonne installation des patchs,
  • la sécurité et la performance des systèmes sur la durée,
  • et limiter les temps d’interruption de service.

Elle doit aussi intégrer un plan d’urgence, avec la possibilité de retour en arrière en cas de problème. Une sauvegarde récente ou une image disque devra être disponible pour réinstaller le système tel qu’il était avant l’application des patchs.

La gestion des correctifs en entreprise se révélant souvent complexe, il est possible d’avoir recours à des logiciels de gestion des correctifs en mode autonome ou faisant partie d’une politique de sécurité informatique plus globale.

Types de correctifs et impact sur l’infrastructure informatique

Les patchs font partie intégrante du cycle de vie des actifs informatiques hardware (matériel) et software (logiciel) de l’entreprise. Ils garantissent la conformité et l’utilisation des systèmes sur toute leur durée de vie. Cela implique de suivre régulièrement les éditeurs et fournisseurs pour assurer la compatibilité des systèmes avec les équipements sur lesquels ils sont déployés, l’évolution des usages et des attentes utilisateurs, et leur sécurité. Les patchs sont de différentes natures :

  • Patchs sécurité,

  • Correctifs de bugs,

  • Mise à jour et ajout fonctionnel,

  • Amélioration des performances,

  • Conformité réglementaire.

La mise en œuvre des patchs de sécurité et les différentes mises à jour ont un impact déterminant sur le bon fonctionnement, la fiabilité et la pérennité des infrastructures informatiques, même les plus complexes.

✅ Une politique de patch management rigoureuse :

  1. réduit considérablement les vulnérabilités face aux tentatives d’intrusion via des codes obsolètes, à l’installation de logiciels malveillants, de ransomwares…,
  2. optimise le fonctionnement des logiciels (amélioration des performances, évolution des fonctionnalités),
  3. et assure la conformité réglementaire, notamment en matière de protection des données.

Quels sont les risques d’une mauvaise gestion des correctifs ?

Une mauvaise gestion des correctifs au sein de l’entreprise l’expose à des risques importants. Si les correctifs et mises à jour ne sont pas régulièrement installés sur les systèmes d’exploitation, les applications, les terminaux et les équipements réseaux, les infrastructures peuvent être compromises :

  • Risque de perte de compatibilité entre les différentes briques du système d’information,

  • Risque de cyberattaques du SI pouvant mettre en péril l’organisation et exposer ses collaborateurs,

  • Effets de bord impactant a minima la performance du SI dans son ensemble et pouvant servir de point d’entrée pour le vol de données confidentielles ou le piratage informatique.

3 bonnes pratiques pour un patch management bien mené

#1 Automatisez le processus de gestion des correctifs

L’automatisation de la gestion des correctifs en entreprise via un logiciel de patch management offre un gain de temps et d’efficacité considérable. La mise en œuvre de routines automatiques de diffusion et d’installation de mises à jour et de patchs correctifs permet :

  • d’industrialiser les procédures,
  • d’éviter les erreurs humaines,
  • et d’appliquer systématiquement et à tous les terminaux les bonnes versions de patchs au bon moment.

⚡ La précision et la rapidité d’exécution des tâches permettent d’être réactif lorsqu’une faille est découverte, réduisant de fait la fenêtre d’attaque des cybercriminels.

Cette automatisation des procédures de patch management améliore également la conformité grâce à la production de comptes rendus synthétiques et à la traçabilité des actions. De même, le logiciel d’automatisation de gestion des correctifs réduit la charge de travail des équipes informatiques, qui peuvent se consacrer aux phases d’analyse.

#2 Créez un calendrier régulier de mises à jour

📅 Un calendrier prévisionnel peut aider les équipes informatiques en charge du patch management à anticiper le déploiement des mises à jour et l’application des patchs.

On distingue différents types de mises à jour, avec des impératifs de planification différents :

  • Les correctifs de sécurité, à déployer dès leur publication.

  • Les mises à jour fonctionnelles, à planifier tous les mois ou trimestres.

  • La fréquence des mises à jour majeures dépendant des calendriers des éditeurs et fournisseurs de matériels informatiques, réseaux et télécoms, il est important de suivre leurs actualités pour intégrer les plannings prévisionnels de sortie des différentes versions.

Important : ce travail de planification est complexe. Il doit être régulièrement actualisé et transmis à l’ensemble des parties prenantes pour que chacun puisse anticiper les éventuelles indisponibilités des actifs informatiques.

#3 Documentez et suivez les mises à jour

La documentation et le suivi des mises à jour font partie des bonnes pratiques pour des procédures de patch management efficaces. La documentation est indispensable pour des raisons de conformité et de traçabilité des opérations liées à l’intégrité et à la sécurité des systèmes d’information de l’entreprise.

Elle fournit aussi aux différents intervenants un historique détaillé des évènements, des versions installées, et assure un suivi précis des mises à jour permettant le cas échéant de revenir à une version précédente, plus stable.

6 étapes pour un processus de gestion des correctifs optimal

Étape 1 : Identification des assets

Cette phase initiale consiste à inventorier l’ensemble des composants pour établir une cartographie précise du SI. Il s’agit de constituer une liste exhaustive et détaillée de tous les actifs informatiques (date de mise en service dans l’entreprise, systèmes et applications installées, versions…).

Étape 2 : Évaluation des vulnérabilités

Ce travail a pour objet d’identifier et d’analyser les failles des différents composants du système d’information (bugs, failles de sécurité, logiciels obsolètes, configurations inappropriées). Cela permet de cartographier précisément les vulnérabilités, d’évaluer le niveau de risque pour chaque élément et pour le SI dans sa globalité, et d’établir des recommandations en phase avec les réglementations en vigueur.

Étape 3 : Priorisation des correctifs en fonction des menaces

À partir de l’évaluation des vulnérabilités des actifs informatiques, il est facile de prioriser les actions à mener : installation de patchs de sécurité et mises à jour pour réduire les risques de cyberattaque.

Étape 4 : Test et validation des correctifs

Cette étape essentielle du processus de patch management consiste à tester en situation l’installation et l’efficacité des patchs de sécurité et autres mises à jour sur une configuration représentative du parc logiciel et du matériel concerné.

✅ Ce test permet :

  • d’évaluer la compatibilité des patchs,
  • de vérifier que l’installation et la mise en œuvre n’affectent pas la performance et la stabilité du système.

Valider ces tests est indispensable pour lancer les patchs et les mises à jour des actifs informatiques.

Étape 5 : Déploiement des correctifs

Le déploiement des correctifs peut s’envisager en plusieurs étapes. D’abord mise à jour des systèmes les plus critiques, puis élargissement progressif à l’ensemble du parc. Cela doit se faire rapidement pour réduire la surface d’attaque.

☝️ Tant qu’un maillon du système d’information n’a pas été patché, l’ensemble du SI reste vulnérable.

L’automatisation de ce processus, rendu possible grâce au patch management, permet d’accélérer la diffusion et l’installation systématique des patchs et mises à jour selon un procédé sécurisé et documenté.

Étape 6 : Suivi des résultats

Tout aussi important, le suivi des résultats offre un panorama exhaustif des opérations. À travers des indicateurs clés, les équipes mesurent en temps réel la progression de mise en œuvre des patchs et mises à jour sur le parc cible, analysent les échecs et retours en arrière, contrôlent l’efficacité des patchs installés. Le suivi doit être documenté pour conserver un historique des versions et évènements, valider l’efficacité du processus de patch management, et tirer profit d’un retour d’expérience pour l’amélioration continue de ces procédures de cybersécurité.

Outils et logiciels pour le patch management

Comparaison d’outils de patch management sur le marché

Plusieurs solutions de patch management sont disponibles :

Heimdal Patch Management Software. Cette plateforme technologique de cybersécurité permet d’automatiser la gestion des vulnérabilités avec le déploiement des corrections sur les OS Microsoft et Linux, et sur les logiciels tiers et propriétaires sur site et à distance. Cet outil vous offre une visibilité complète et un contrôle précis de l’ensemble de vos actifs logiciels.

ManageEngine Patch Manager Plus. Cette plateforme de patch management sous forme de service cloud ou sur site propose des fonctionnalités de déploiement automatisé de correctifs sur les serveurs et postes de travail équipés d’OS Windows, macOS et Linux.

NinjaOne Patch Management. Cette solution prend en charge la télégestion et la télésupervision de Windows, macOS et Linux, ainsi que de plus de 135 applications tierces sous Windows. Elle automatise l’identification, l’approbation et le déploiement des correctifs, ainsi que le reporting des opérations de mise à jour.

Atera. Cette plateforme cloud de gestion et de surveillance à distance propose des fonctionnalités puissantes d’automatisation de gestion des correctifs, la mise en œuvre de scripts personnalisés, la découverte du réseau, la gestion des tickets d’incident, la génération automatique de rapports, des alertes en temps réel…

Comment choisir votre logiciel de patch management ?

Le choix d’une solution de patch management fait intervenir plusieurs critères importants :

  • Les systèmes d’exploitation supportés,

  • Les solutions proposées pour l’automatisation des processus,

  • La génération de rapports sur l’état des patchs et la conformité,

  • La couverture fonctionnelle des processus de gestion des correctifs (inventaire, test, évaluations…),

  • La simplicité d’utilisation,

  • La tarification.

La solution choisie doit aussi être adaptée à l’importance et complexité de vos actifs informatiques.

Quel est le rôle de l’intelligence artificielle dans la gestion des correctifs ?

L’intervention de l’intelligence artificielle dans la gestion des correctifs augmente considérablement la performance et l’efficacité des différents processus. L’IA permet d’automatiser de manière intelligente les processus pour lutter contre les vulnérabilités via la :

  • Détection et identification rapide des failles,

  • Priorisation intelligente des correctifs,

  • Automatisation du déploiement des correctifs et mises à jour des actifs,

  • Gestion du suivi,

  • Génération automatique d’une documentation et de rapports de conformité.

En intégrant une démarche fondée sur l’analyse prédictive, l’intelligence artificielle améliore en continu la stratégie de patch management.

Investir dans un patch management efficace pour un avenir sécurisé

Les entreprises étant constamment la cible de cyberattaques sophistiquées, la gestion automatisée des correctifs de sécurité, des bugs et des mises à jour fonctionnelles doit faire partie de votre stratégie de cybersécurité. Les failles de sécurité sont systématiquement exploitées par les cybercriminels pour pénétrer les SI, voler les données et installer des malwares à des fins criminelles.

Contre ces agissements, l’installation d’un logiciel de patch management doté d’une intelligence artificielle vous permet de sécuriser votre système d’information simplement et efficacement.

Maëlys De Santis

Maëlys De Santis, Growth Managing Editor, Appvizer

Maëlys De Santis, Growth Managing Editor, a débuté chez Appvizer en 2017 en tant que Copywriter & Content Manager. Sa carrière chez Appvizer se distingue par son expertise approfondie en stratégie et marketing de contenu, ainsi qu'en optimisation SEO. Titulaire d'un Master en Communication Interculturelle et Traduction de l'ISIT, Maëlys a également étudié les langues et l'anglais à l'University of Surrey. Elle a partagé son expertise dans des publications telles que Le Point et Digital CMO. Elle contribue à l'organisation de l'événement SaaS mondial, B2B Rocks, où elle a participé à la keynote d'ouverture en 2023 et 2024.

Une anecdote sur Maëlys ? Elle a une passion (pas si) secrète pour les chaussettes fantaisie, Noël, la pâtisserie et son chat Gary. 🐈‍⬛