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Conteneurisation informatique : place à l’innovation dans le développement

Conteneurisation informatique : place à l’innovation dans le développement

Par Laurent Hercé

Mis à jour le 29 septembre 2020, publié initialement le 15 septembre 2020

La conteneurisation informatique a le vent en poupe, depuis quelques années. Et pour cause, elle promet un développement informatique plus rapide, efficace et économe en ressources.

Vous souhaitez en savoir plus sur la conteneurisation ? Définition, avantages, cas d’usages et solutions : vous trouverez toutes vos réponses dans cet article.

Conteneurisation informatique : définition

Qu’est-ce que la conteneurisation en informatique ?

La conteneurisation informatique permet de packager tous les services, scripts, API, librairies dont une application a besoin. L’objectif : en permettre l’exécution sur n’importe quel noyau compatible.

  • ✅ Elle évite de se soucier d’interactions ou d’incompatibilités avec les conteneurs déjà présents ou à venir sur cette machine.
     
  • ✅ Elle permet de ne pas occuper autant de ressources que réclamerait une machine virtuelle (ou virtual machine, VM), qui emporte son propre système d’exploitation et bloque des ressources à son lancement.

Pourquoi utiliser les conteneurs ?

Qui doit se lancer ?

La conteneurisation est un formidable accélérateur technologique favorisant de surcroît une juste utilisation des ressources. Vous ne couperez donc pas à la conteneurisation dans les cas suivants :

  • Vous gérez un grand nombre d’applications, largement indépendantes, hétérogènes.
     
  • Vous cherchez à accélérer le rythme des livraisons de vos applications pour répondre à l’évolution du comportement de vos cibles et à favoriser l’innovation.
     
  • Vous cherchez à améliorer l’élasticité de votre architecture, pour la maîtriser ou préparer une forte croissance.

Avantages et inconvénients de la conteneurisation informatique

Avantages

  • L’accélération des développements : le développeur travaille dans un cadre restreint à son strict nécessaire ce qui lui épargne le codage de tests d’interactions notamment. Cela favorise aussi la création de bacs à sable et donc une montée en compétence et une capacité d’innovation plus rapides.
     
  • La portabilité et donc l’accélération des déploiements : le conteneur créé est cohérent et ne souffrira pas d’être exécuté sur un autre environnement, tout en étant moins gourmand qu’une VM et peut donc être plus facilement déplacé, copié, relancé.
     
  • L’impact moindre sur les performances du serveur, un conteneur pouvant libérer rapidement les ressources (mémoire, stockage) inutilisées.

Inconvénients

  • Un conteneur Linux ne peut pas être utilisé sur une machine Windows (et inversement) à moins d’une couche intermédiaire de virtualisation/émulation de l’OS correspondant.
     
  • Des cas de failles d’une application conteneurisée ont permis d’atteindre le kernel de la machine (plusieurs cas dans le cloud) et de mettre en danger tous les conteneurs portés par ce serveur (physique ou virtuel).

Conteneurisation et virtualisation : ne jetez pas vos VM

Il est à noter que la conteneurisation n’exclut pas la virtualisation machine : les deux méthodes peuvent être mixées en fonction des besoins.

Une machine virtuelle peut accueillir des conteneurs si cela facilite la gestion et la sécurité de votre organisation par environnement ou domaine.

Quelles solutions de conteneurisation ?

Docker… et les autres plateformes

La conteneurisation est donc au service de l’agilité, ce qui a été encore favorisé par l’adoption rapide et à grande échelle de solutions comme Docker, de la société française dotCloud, basée sur des technologies open source.

💡 Les services informatiques, mais aussi les plateformes Cloud d’Oracle ou Microsoft l’ont adoptée et la communauté Docker Hub met à disposition un grand nombre de conteneurs bac à sable catalysant l’innovation.

D’autres solutions facilitant la conteneurisation existent bien évidemment, sous Linux comme sous Windows, FreeBSD ou Solaris :

  • LXC (la base historique de la conteneurisation sous Linux),
  • Rocket (rkt) de CoreOs,
  • Windows Hyper-V Containers (qui s’apparente à des VM légères),
  • Docker for Windows,
  • Oracle Zones,
  • FreeBSD Jails, etc.

Un deuxième palier a été franchi dans l’accélération de l’adoption des conteneurs à l’ouverture par Google en 2015 de sa solution Kubernetes (K8s), l’orchestrateur largement dominant du marché.

Mais qu’est-ce qu’un orchestrateur de conteneurs ?

L’agilité et l’élasticité promises par l’utilisation massive de conteneurs ne sont possibles que si ceux-ci sont :

  • bien gérés,
  • sécurisés,
  • faciles à déployer ou déplacer d’une machine à une autre,
  • tout en modulant les ressources de l’infrastructure au besoin.

Par ailleurs, une application conteneurisée peut faire appel à d’autres services eux-mêmes sous-tendus par d’autres conteneurs ; elle aura donc besoin que tous ces services soient disponibles en temps utiles.

👉 C’est là la fonction de l’orchestrateur qui va prendre en charge les composants de votre cluster pour assurer le déploiement et la disponibilité de vos conteneurs pour couvrir les besoins de vos applications.

Là encore, de nombreux concurrents à K8s existent (et cohabitent parfois) :

  • Docker Straw,
  • Amazon ECS,
  • Rancher,
  • Microsoft AKS basé sur… Kubernetes !

Cet ensemble Container/Orchestrateur, et éventuellement VM, promet donc de répondre aux challenges des entreprises à forte croissance ou en recherche d’élasticité, d’agilité et d’innovation.

[Exemple] Quelques cas d’usage concrets

  1. La DockerCon 2017 a été l’occasion pour Paypal de présenter son cheminement dans la transformation de ses applications pour les rationaliser et améliorer leur disponibilité. C’est ainsi que 150 000 containers ont émergé en 2 ans de travail pour moderniser leurs applications de cœur de métier au profit de leurs clients.
     
  2. Plus récemment, en 2019, Pipedrive, outil de GRC, a démontré l’efficacité de la conteneurisation pour accélérer ses développements et améliorer l’élasticité de son infrastructure.
     
  3. Babylon, pour sa part, a implémenté la conteneurisation pour favoriser la portabilité de ses moteurs IA dans le domaine de la santé, mais surtout permettre aux plus gourmands l’usage de ressources cloud, absorbant ainsi une croissance de plus de 1 500 % en 3 ans.
     
  4. Blablacar a démontré comment la conteneurisation alliée à une bonne orchestration permettent des gains de plusieurs jours dans le cycle de vie d’une application, là encore dans un contexte de croissance exponentielle. Par ailleurs, un retour d’expérience est très attendu sur les bénéfices de l’élasticité de la combinaison conteneur-cloud dans un contexte de crise comme celui de la crise sanitaire vécu de plein fouet par le monde du transport.
     
  5. Docker a mis en avant les propositions de Netflix pour conforter son usage de ces technologies en apportant des solutions visant à sécuriser ses conteneurs, en rationaliser l’utilisation et assurer leur meilleure interopérabilité.

Conclusion

Suite logique de l’effort de rationalisation des ressources entamé par les VM, les conteneurs apportent en plus une forte plus-value à l’organisation et à l’innovation dans le développement informatique.

Comme toute évolution technologique majeure, la conteneurisation connaît son lot de « bad buzz » qui sont autant de challenges relevés à grande vitesse par les entreprises à la pointe de l’innovation.

Laurent Hercé

Laurent Hercé, Expert IT, Cloud computing, SaaS, IoT...

Associé créateur de Marketor, Laurent Hercé évolue dans le monde de l’IT depuis son origine ou presque (1987). Il anime des communautés et des blogs dans les domaines IT, RH, Social Selling, Cloud computing, SaaS, innovation.

Passionné par la vulgarisation, Laurent rédige du contenu sous toutes ses formes, notamment pour les blogs, livres blancs, études et guides…